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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 09:11

COMMENT PARLER DE LA BRADERIE ?

 

Extrait de « Mille ans de fêtes à Lille »

Par Guy Le FLECHER

 

Est-ce une gigantesque fête, une franche foire, une tradition plus que séculaire ? Elle est un peu tout cela à la fois, bien sûr. Une gigantesque fête, le rendez-vous qui marque la rentrée lilloise, dans cette ambiance absolument unique que je n’ai pas besoin de dépeindre.

 

Une franche foire ? Oui, même si certains la trouvent aujourd’hui plus commerciale que marchande, mais ce débat, nous le savons, est régulier. Et finalement, il remonte à la nature même de la Braderie de Lille, à cette tradition séculaire dont les origines, il faut le dire, sont mal connues.

 

Elle remonterait au Moyen-Âge, et prendrait sa source dans l’autorisation donnée aux domestiques par leurs patrons, de vendre une fois par an, entre le coucher et le lever du soleil, leurs vieux vêtements et objets usagés.

 

Pas du tout, répondront d’autres sources : la Braderie prend son origine dans une grande foire médiévale qui existait à Lille dès le 12ème siècle, un rendez-vous annuel de drapiers de toute l’Europe du Nord-Ouest dont la fête est le 29 août.

 

Et c’est justement à cette occasion, en 1446, pour nourrir les marchands réunis Grand-Place et rue Grande-Chaussée, qu’un rôtisseur s’est mis à rôtir des viandes sur le trottoir.

 

Et comme en flamand rôtir se dit « braaden », il y aurait eu, au cours des siècles, une confusion entre la nourriture et la vente de vieux vêtements.

 

Peut-être cette histoire n’est-elle pas tout a fait authentique, mais elle est belle et symbolique de la Braderie, justement, où manger et boire, même s’il s’agit aujourd’hui de moules, de frites et de bière, sont indissociables de la fête et du commerce du troc, encore une fois de l’échange.

 

Et j’ajouterai que le Braderie de Lille est un exceptionnel exemple d’une manifestation collective à la fois spontanée et tout de même un peu organisée, heureusement ! car son rayonnement qui ne cesse de s’accroître, impose cette organisation.

 

Cette organisation, elle surprend, elle intrigue, et de nombreuses villes en Europe et dans le monde nous interrogent à son sujet, nous demandent comment nous arrivons à accueillir ainsi chaque année 10.000 bradeux et plus de deux millions de visiteurs sans débordements, sans problèmes, en restant toujours sereins, et en nous remettant au travail dès le lendemain, dans une ville redevenue propre !

 

Bien sûr, il faut du travail, de la méthode, la coopération de nombreux services publics sur le terrain, et on voit que tout ceci existe et remplit parfaitement son rôle chaque année.

 

Mais je crois, en fait, qu’il y a aussi une autre réponse :nous aimons faire cela.

 

braderie-G.Pl.JPG

 

 

Photo de Carlos Bocquet.

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