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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 08:14

 

suite

 

 

Dès l’invasion, l’Allemagne qui se flattait de ruiner l’industrie linière, met son projet à exécution.

 

Sans hésitation, elle organise la destruction  systématique des filatures de lin. Des équipes spéciales, détachées d’organisations officielles, dont le pillage, la réquisition forcée, la destruction de toute richesse étaient l’objet, visitent les usines. Le matériel minutieusement inventorié fut rangé en trois catégories distinctes :

 

-         Les machines de construction récente.

-         Celles en bon état de marche.

-         L’outillage moins bon.

 

Ce matériel, consigné avec soin, fut catalogué, puis cédé aux industriels allemands des Empires centraux intéressés  et aux neutres bienveillants. Les machines qui n’eurent pas d’acquéreurs furent, ou réduites en mitrailles et expédiées aux fonderies d’obus, ou dépouillées de leurs éléments de cuivre , avec une brutalité voisine de la destruction…

 

Vint octobre 1918 – Le recul allemand laisse la filature de lin complètement anéantie. Sans perdre de temps, les filateurs groupés dans le comité corporatif de la filature de lin recourent au Comptoir Central d’Achats, fondé par le gouvernement pour la reconstitution des régions envahies et, dès le 18 octobre 1918, ce Comptoir s’assure par contrat la fourniture par les constructeurs spécialistes anglais, du matériel nécessaire à la mise en production de 150.000 broches.

 

Les filateurs lillois d’autre part, par leurs propres moyens, commandent du nouveau matériel, et par le secours des auxiliaires locaux de leur industrie, réparent le peu de matériel restant et abîmé par le marteau des décuivreurs.

 

Les Services de la restitution et de la reconstruction industrielles du Ministère des Régions libérées, les missions militaires de recherches en Allemagne, en Tchéco-Slovaquie et ailleurs, retrouvent et identifient, récupèrent une grande partie du matériel enlevé par l’Allemagne.

 

Si bien qu’aux premiers jours de 1923, la filature reconstituée possède plus de 400.000 broches, soit les deux tiers de l’effectif d’avant-guerre. Résultat remarquable si l’on considère les difficultés qu’il fallut vaincre pour l’obtenir.

 

En outre, sa production lui permet d’alimenter tout le tissage national et d’exporter une partie de ses fils secs et mouillés si réputés, dans les plus fins et plus gros numéros*

 

                                                                                                                                     A suivre…

 

Le Monde Illustré, juin 1923

67° année

 

* 40 gros fil, 400 fil très fin

 

 

10-04-2013-1650-26.jpg

 

                                                                          l'état d'une usine à la fin de la guerre

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