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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 08:10

Rue du marché

 

Primitivement c’était le chemin de l’évêque, il fut pavé en 1818, pris ensuite le nom de rue de l’église, à compter de la construction de la novelle église bâtie en 1824, de même style que l’église de la Madeleine à Paris. Elle occupait l’angle des rues de Flandre et Manuel.

La rue devint rue du Marché en 1863 suite à la création d’un marché dès 1840 devant l’église.

 

Cette église bâtie à l’emplacement du moulin de l’Ecaille, qui fut déplace sur des rouleaux à l’extérieur de la porte des Postes.

 

Erigée sur les plans de l’architecte Dewarlez fils, elle comportait un péristyle Dorique qui lui donna son nom de « temple ». Désacralisée en 1857, puisqu’une nouvelle église était inaugurée sur la place de la Nouvelle Aventure.

 

Le « temple » devint alors l’école primaire Pape-Carpantier, salles de sport, concerts, réunions, chauffoir pendant la guerre 1939/1945, elle finit par abriter les décors de théâtre et autres objets encombrants de la ville.

 

Démolie en 1972,  ainsi que l’école Ste Thérèse pour laisser la place à la résidence pour étudiants, l’hôtel, les appartements et la station de métro Gambetta.

 

- En 1936, on trouvait 12 estaminets : n° 4 : J. Claisse - N° 33 : Ch. Deseine - N° 37 : F. Putman, N° 43 : Ch. Dagbert, (Tél) - N° 47 : Mme Vve Lemaire  - N° 57 : R. Chavatte – N° 79 : Deprez-Coiba – N° 89 : E. Tougard – N° 92 : L. Dekayne – N° 97 : Van Dionant – N° 99 : V. D’Houdt – N° 108 : C. Duglot ((Tél). 

 

- Une école Rollin : N° 58 – au N° 6O : directeur de l’école – Photo-club du Nord, groupe amateur de photographie – Un architecte agréé : F. Dumont-Pruvost au N° 72. Un pâtissier au N° 45 bis, angle rue des Sarrazins - Deux cours et cités : N° 69 bis : cour Delmaire – N° 73 : cité Ste Marie.

 

Des entreprises étaient installées aux :

N° 77 bis : Manufacture Lilloise de scies (rue d’Aboukir),  N° : 119 : P.Vandecasteele, Directeur d’usine. N° 121,123, 125 : Filatures et Filteries de France (anc. Ets H & L Rogez) en grève le 6 juin 1936) les patrons avaient acheté dès la fin du 19ème  siècle le rang de maison situé entre les N° 101 et 121 pour loger des contremaîtres – N° 90 : Forges de Strasbourg, Nord Acier Bois – N° 94 à 104 :Ets Leverd & Voituriez : fabricants de courroies en cuir (en grève le 5 juin 1936).

 

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La deuxième église de Wazemmes vers 1900

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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 08:13

 

 

La rue Kuhlmann

 

Dénommée en 1885, du nom d’un industriel (né à Colmar en 1803 – décédé à Lille en 1881).

 

Frédéric Kuhlmann, arrivé à Lille à l’âge de 20 ans, enseigna la chimie appliquée aux arts.

Il fonda à la périphérie de Lille une importante usine de produits chimiques (fabrique d’acide sulfurique et d’acide nitrique, qui fut l’une des premières de France et pollua longtemps l’atmosphère de nos habitants.

Il dota la société des Sciences de Lille et la Société Industrielle de Lille qu’il présida.

 

Au N° 22 on trouve l’entreprise Bassaget : manufacture de casquettes, dont les ouvriers firent grève à partir du 7 juin 1936.

Il y eut également au N° 1 et 3 une métallerie, puis fabricant de cuisinières, aujourd’hui la résidence « les jardins de Wazemmes ».

 

A l’autre extrémité, La Malterie, côté boulevard Victor Hugo (anc. Vallon, du nom du préfet qui présida à la création de tous les boulevards : Liberté, Vallon, Montebello, Bigo Danel, Vauban, (créés après l’annexion par Lille des communes environnantes).

 

La Malterie, construite vers 1870, portait le nom des propriétaires  exploitants : Dépret-Lengagne.

Pour faire le malt, il fallait une atmosphère plutôt humide, peu de lumière, ce qui explique les très petites fenêtres. L’entrée principale se situait côté boulevard.

Elle devint « grande brasserie des Flandres en 1901, en 1936 elle produisait 50.000 hectolitres de bière.

En 1954 la Grande Brasserie Excelsior (de M. Jooris),  la racheta.

 

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La Malterie côté rue Kuhlmann

 

 

La rue du Docteur Yersin

 

 Voie ouverte par des particuliers en 1882, qui la cédèrent à la ville en 1885, qui lui donna le nom du savant Louis Pasteur.

En 1954, elle prit le nom du médecin militaire français, microbiologiste, qui découvrit le bacille de la peste en 1884. Il mourut à Nha Trang (Vietnam), en 1943.

Cette rue tranquille, est composée de maisons individuelles,de deux étages, façades agrémentées de brique vernissées, comportant cour et jardin.

En1936 :  un seul estaminet au n° 49 : Steenbeke, au N° 60, une école de filles.

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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 08:15

 

 

Le 6 février 1989, François Mitterrand, inaugura le nouveau nom de la place ainsi que l’œuvre de Marco Slinckaert, qui représente l’anneau du mathématicien allemand August Ferdinand Moëbius (1790/1868) (notion de l’infini, idée du lien, d’éternité, de solidarité humaine) .

C’est une œuvre monumentale en acier inoxydable et inox satiné de près de 8 tonnes !

 

 

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Photo Club ambassadeurs de Wazemmes

 

A la même époque a été construit l’immeuble de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie à la place d’une ancienne filature (Catel-Béghin, dont le propriétaire avait bâti la « Villa Camille » au bord de la rue des Postes, afin d’y loger un sous-Directeur et des chefs d’ateliers, prêts à répondre au moindre incident qui surviendrait dans l’usine quelque soit le jour ou l’heure…). Le stade de sports Noël Dhérain lui a succédé.

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 17:32

LA JUSTICE

 

Dans les temps anciens, la répression des crimes était, dans tous les pays, plus terrible qu’aujourd’hui. Sous l’ancien régime ces châtiments étaient la pendaison, le pilori, la fustigation, le bannissement, la prison, l’amende. A notre époque, ils s’appellent la guillotine, les travaux forcés, la prison. Les lettres de rémission, le droit d’asile et certains privilèges du clergé apportaient d’ailleurs quelques adoucissements à l’exécution rigoureuse de la justice criminelle

 

La plupart des seigneurs avaient droit de justice sur leurs fiefs. Ce pouvoir accordé par le souverain se divisait en haute, moyenne et basse justice. Le seigneur évêque de Wazemmes avait en mains le droit d’user de ce trois genres de répression*, mais il est sans exemple qu’il se soit servi des moyens rigoureux, parfois cruels de répression corporelle. « Il fait bon vivre sous la crosse ! ». De tout temps, nos aïeux ont éprouvé la vérité et la douceur de cet adage.

 

Dans le village, la justice était rendue par le lieutenant, représentant le bailli, et par ses assesseurs, les hommes de fief ou les échevins, assistés par un greffier. Ils ne jugeaient cependant que les causes de peu d’importance. Pour les affaires plus graves, ils recouraient au seigneur lui-même.

 

La Justice de Lille :


Wazemmes possédait le triste privilège d’avoir sur son territoire le lieu patibulaire ou justice de Lille. Cette désignation remontait à une date très reculée. Déjà en 1300, Bauduin le Borgne achetait trois bonniers de terre au faubourg des Malades, près de la Justice. En 1469, Jacquemont de la Haye vendait à Jean Pulfer, dit Buridan, une motte « sur laquelle est construit un moulin à vent situé à front du chemin conduisant de la ville de Lille à la Justice de cette ville ».

Ce moulin fut appelé moulin de la Justice et fut racheté par l’hôpital Comtesse en 1480.

 

C’est à l’intersection des rues d’Arras et de l’Evêque (Bapaume), près de la porte d’Arras actuelle, peut-être même dans les fortifications, que se trouvait la Justice ou lieu patibulaire.

 

 

 

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un gibet de justice (Wikipedia)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 08:17

Les Guerres & Invasions

 

Plus peut-être qu’aucune autre partie de l’Europe, la Flandre a été, dans tous les siècles de son histoire, foulée sous les pieds des conquérants les plus divers, et dévastée par de continuelles guerres. Le pays était riche et ouvert de toute part ; les côtes de la mer était fréquemment dévastées par les pirates ; les frontières de terre, sans les défenses naturelles des montagnes et des fleuves, offraient une voie facile au passage des armées.

Tout semblait faire de notre pays une proie toute désignée aux convoitises des princes voisins et souvent rivaux.

 

« Pas un sillon de la terre flamande qui n’ait été arrosé de sang humain » disait Voltaire ; pas une ville qui n’ait subi bien des sièges meurtriers, ajouterons-nous. Lille a sa terrible part dans ces guerres et dans ces assauts, et Wazemmes, sa voisine, a toujours subi le contre-coup de ces luttes sanglantes.

 

- Siège de Lille en 1053 :

L’empereur d’Allemagne Henri III, qui pour plusieurs raisons détestait Baudouin V, comte de Flandre, vint mettre le siège devant Lille en 1053. L’armée impériale traversa l’Escaut au village de Maing, à deux lieues de Valenciennes, et arriva sur les bords de la Deûle à un endroit où cette rivière se partage en deux bras et forme une sorte d’îlot défendu par une forteresse. Mais Lambert, qui était alors gouverneur de Lille, sortit à sa rencontre avec une troupe nombreuse. Cette intervention inattendue, qui coûta la vie à son auteur, opéra une diversion militaire très heureuse et empêcha l’empereur d’attaquer le château de Lille. Au milieu de cette lutte, Wazemmes fut pillé et saccagé. Il s’en suivit dans tout le pays une affreuse disette, escorte ou suite ordinaire des conflits sanglants, de cette époque.

 

- Siège de 1128 :

La mort tragique de Charles le Bon, dont la charité est restée légendaire, livra la Flandre entière à l’anarchie. Pour venger l’assassinat de son neveu, le roi de France, Louis le Gros, intervint dans les affaires du pays dont il était le suzerain.

Après avoir justement puni les meurtriers du bienheureux Charles, il voulut imposer aux bourgeois flamands Guillaume Cliton, duc de Normandie. Ce jeune comte sans expérience, au lieu de traiter ses nouveaux sujets avec douceur, eut au contraire la maladresse d’exercer sur eux mille vexations

Les bourgeois de Lille s’indignèrent de ces procédés tyranniques. Ils résolurent, avec les Gantois et les Brugeois, de remettre les rênes du gouvernement à Thierry d’Alsace, dont la modération et les vertus étaient connues de tous.

Le comte Guillaume, désappointé et furieux, s’empressa d’implorer l’appui du roi de France. Les lillois, de leur côté, ayant reçu dans leurs murs Thierry d’Alsace, l’homme de leur choix, se préparèrent à soutenir un siège. En effet, Guillaume et Louis le Gros ne tardèrent pas à paraître avec leurs troupes devant la ville. Les machines de guerre, les béliers, les galeries couvertes et tout ce que l’art militaire avait inventé à cette époque, furent employées contre les murailles de Lille, mais à mesure qu’une brèche était pratiquée dans les remparts, qu’une nouvelle muraille s’élevait. Les lillois, et à leur tête Thierry d’Alsace, montrèrent une si grande intrépidité que Louis le Gros et son protégé durent lever le siège.

 

Peu après, Guillaume mourut au siège d’Alost, et Thierry eut la charge de pacifier le comté de Flandre. Durant ces assauts, Wazemmes fut encore en butte aux avanies et aux violences des assiégeants comme des assiégés.

 

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              Fils de Thierry II de Lorraine, Seigneur de Bitche et comte de Falndre de 1128 à sa mort en 1168

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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 16:53

 

L’Administration Communale

 

L’évêque de Tournai , en sa qualité de Seigneur du clocher, administrait la communauté de Wazemmes par son bailli, qui était le représentant de la personne et droit du seigneur. Le bailli ne résidait pas dans la commune, car il avait à diriger l’administration de Lezennes et d’Esquermes, qui étaient aussi sous la dépendance de l’évêque de Tournai.

 

Le lieutenant était le bras droit du bailli. Il résidait dans la communauté, il exerçait une surveillance incessante, protégeait les habitants et faisait respecter les immunités locales. Il était généralement choisi parmi les notables de la commune, quelquefois même parmi la petite noblesse.

 

En dessous du bailli et de son lieutenant se trouvaient les gens de loi, choisis habituellement par le lieutenant et agréés par le seigneur. Leur charge consistait à former avec le lieutenant et le greffier un corps administratif dont les attributions comprenaient le maniement des intérêts communaux, la voirie, la police, la revendication des droits de la communauté.

 

Ces fonctions étaient gratuites ; cependant chacun d’eux produisait un état des vacations employées au service de la communauté. A Wazemmes, on a vu souvent les gens de loi renoncer spontanément à leurs droits pour alléger le budget communal.

 

Le greffier tenait sa commission du seigneur. Il établissait les rôles des impositions ordinaires et vaquait à toutes les autres affaires de la communauté.

 

Le sergent chargé de la police municipale était nommé par le seigneur sur la proposition du lieutenant, il portait un costume particulier que la commune lui fournissait, étoffe noire, culottes courtes, souliers bas, galon d’or au chapeau. Au moment de la moisson, pour garder les récoltes et les fruits, le jour et la nuit, on nommait dans chaque faubourg, pendant 42 jours, des sergents supplémentaires, qui prenaient le nom de gardes ou sergents messiers.

 

 

** Les principaux gens de loi : Finne - Deldicq - Duthoit - Chuffart - Nolf - lefebvre - Bonnier - Duthilleul - Desbonnet - Mullier - Nauwelaerts - Peucelle - Petit - Duchatelet - Deroubaix - Rousselle - Dervaux - Bauvin -

** les principaux greffiers : Oudart - Mahieu - libert - Letocart - Waymel - Dautel - Cornillot.

 

Vous retrouvez des noms connus de familles anciennes de Wazemmes

 

 

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 08:17

Le Château Ferme

 

Il semble qu’à partir du XVI° siècle, ce château qui comptait certainement 400 ans d'existence soit tombé en ruines et ait été converti en une ferme qu'on appela ferme de l'évêque.

 

Buzelin dont le livre a été imprimé en 1625, nous dit qu’on voyait à cette époque quelques ruines d’un  ancien manoir où les évêques venaient se reposer des fatigues de leur apostolat.

 

Cette propriété épiscopale était-elle encore un château ou déjà une ferme lorsque l’évêque de Tournai, Charles de Croy, écrivait à son ami Charles-Quint, en 1546, pour revendiquer la propriété de deux cents et demi de terre et le droit de pêche dans la rivière de Wazemmes ?

 Nous ne pouvons le dire. Mais l’empereur par un acte du 6 novembre 1548, ordonna de maintenir l’évêque dans tous ses droits*, et de débouter Baulduin Hespiel qui louait à cette époque « l’autelage », c’est-à-dire la dîme de Wazemmes.

 

Parmi les disciples de Mathias Delobel, médecin et célèbre botaniste lillois, se trouvait le savant Gilbert d’Ongnies, évêque de Tournai. Voici comment on raconte l’incident tragique qui fut cause de sa mort :

C’était en 1574, l’évêque se rendait au jardin épiscopal pour botaniser. Tout à coup, il fit « en tournant un coing, la rencontre de quelque infecté portant baston blanc » pour se faire reconnaître selon le règlement de police alors en vigueu

 Le saisissement qu’il  en ressentit fut tel qu’il causa sa mort**.

 

On ne parle plus à cette époque que du jardin épiscopal. Y avait-il encore dans ce jardin un pied-à-terre pour le seigneur évêque ?

 

Les anciens du pays se rappellent que la ferme de l’évêque qui remplaça l’ancien manoir occupait le bout de la place Philippe de Girard jusqu’à la rue Colbert et qu’elle était placée sur une élévation, comme certaines anciennes fermes de la région.

 

Ce château et cette ferme devaient être de proportion assez considérable, puisqu’au qu’on construisit sur leurs ruines vingt-deux maisons ouvrières.

 

L’entrée du manoir était tournée du côté d’Esquermes, tandis que l’église et le cimetière de Wazemmes se trouvaient derrière la maison seigneuriale. Devant le château un terrain d’environ un bonnier était réservé comme jardin des plantes. Au delà de la rivière du Fourchon, s’étendait une prairie dépendante du château. Au-dessus de la rue des Stations, entre la rue Charles-Quint et la rue d’Antin, se trouvait le bois de l’évêque, dont il serait difficile de préciser les limites.

 

* archives départementales du Nord

** Vandepitte, Notre Vieille fFandre.

 

Abbé Salembier 1912

 

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Charles Quint

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 08:03

Visites Royales et Princières

  

Charles V, dit le Sage, roi de France, visita l’évêque de Tournai, Philippe d’Arbois, en 1368, dans sa maison de plaisance de Wazemmes. Ce fut pendant son séjour à Wazemmes que ce roi accorda aux Frères-Prêcheurs l’autorisation de bâtir leur monasyère dans la ville de Lille.

 

Un jour, le palais épiscopal reçut, en 1454, la visite de « Madame la Duchesse de Bourgoingne et de Brabant », Elisabeth, princesse de Portugal, fille de Jean 1er  et troisième femme de Philippe Le Bon. Avec une suite de 170 personnages, elle vint passer la belle saison à Wazemmes. L’évêque de Tournai, Jean Chevrot, devait son siège à Philippe le Bon, dont il était le conseiller, il avait donc des raisons toutes spéciales d’ouvrir les portes de sa maison de Plaisance à la puissante et opulente famille de Bourgogne.

 

La duchesse était accompagnée à Wazemmes par le Sire d’Auxi, le Sire de Lalaing, le Sire de Contay, Philippe de Neufchastel, Messire Jehan du Rosimbos, Damoiselles de Bourbon, d’Estampes, de Ravestain, Mesdames de Bèvre, d’Arcy, de Versy, de Salmbres, etc…

 

Elle fit chez nous un premier séjour du 1er juillet au 20 août, jour où elle partit en bateau pour Merville. Elle revint à Wazemmes le 26 septembre et y resta jusqu’au 31 octobre.

La bonne duchesse, pendant ces deux  séjours, n’oubliait pas les pauvres de Wazemmes et une somme de 36 sols était journellement distribuée aux malheureux. La dépense totale se balançait pour une journée entre 85 et 88 livres.

 

Heureux temps où l’on pouvait avoir : *

 -  30 grands pains de bouche pour 10 sols.

- 6 douzaines de pains communs pour 6 sols.

- 36 lots de vin de Beaune pour 4 livres et 12 deniers.

- 9 livres de beurre pour 10 sols et 6 deniers.

- 200 œufs pour 12 sols.

- un sac de charbon pour 11 sols.

- 6 livres de chandelle de suif pour 5 sols.

- 4 côtes de mouron pour 12 sols.

- 7 livres de lard pour 7 sols.

- 27 poules pour 31 sols et 6 deniers.

- 7 paires de pigeons pour 8 sols et 2 deniers.

12 pâtés de veau et 5 de poucin (poulets) pour 7 sols et 9 deniers.

 

 

*archives départementales du Nord B 3419.

 

 

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Charles V

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 08:15

Le Château des Evêques

 

Est-il téméraire de penser que, déjà à cette époque (1143) et même antérieurement, l’évêque de Tournai possédait la troisième partie de la dîme, une maison de plaisance et certains droits sur notre paroisse ?

 

Buzelin raconte en  effet, d’après Jacques Meyer, que Crasmer, évêque de Tournai en 575, fut très dévoué aux intérêts de Chilpéric 1er, roi de France, et de sa trop célèbre femme Frédégonde ; il sauva même ces princes du châtiment que leur réservait Sigebert d’Austrasie.

 Quand ce dernier fut tombé sous le poignard des émissaires de Frédégonde, Chilpéric récompensa dignement l’évêque en lui confiant le gouvernement temporel d’une partie de la contrée. Dès ce temps, ajoute l’annaliste, on voyait à Wazemmes le palais de l’évêque de Tournai.

 

Buzelin dit ailleurs : «  Je trouve dans le récit de plusieurs chroniqueurs de la Flandre que déjà, dans les temps de Lydéric, premier forestier de la Flandre, il y avait à Wazemmes la maison ou le château de l’évêque de Tournai  ».

 

Lydéric aurait gouverné la Flandre de 621 à 676, c’est-à-dire sous le règne de Dagobert et de Clovis II, roi des Francs. Buzelin ne nous indique pas l’origine de cette tradition ; il la dément d’ailleurs dans les quelques lignes qu’il a consacrées à l’histoire de Wazemmes.

 

Quoi qu’il en soit, il est certain que vers l’époque de la fondation de Saint-Pierre, l’évêque de Tournai avait un château dans Wazemmes. Ce fait est prouvé dans une bulle du pape Adrien IV, du 31 décembre 1156, donnant l’énumération des biens de l’évêché de Tournai.

 

Cette bulle signale « l’autel de Wazemmes, avec la maison, le jardin et toutes les dépendances ». De nombreux actes épiscopaux qui ont été décidés et signés à Wazemmes attestent clairement que les seigneurs évêques venaient à leur château pour y passer la belle saison.

 

De 1195 à 1298, 10 actes furent passés à Wazemmes prouvant qu’antérieurement à l’échange de 1320, dont nous parlerons ensuite, les évêques de Tournai avaient leur château de plaisance à Wazemmes, jouissaient du tiers de la dîme et de certains droits.

 

En 1320, eut lieu un solennel et important échange entre Philippe V dit le Long, roi de France et Fui de Boulogne, évêque de Tournai. L’évêque donne au roi l’hommage de la châtellenie de Tournai et de l’avouerie de cette ville. Il donne de plus au roi la maison de Saint Piat, toute la justice qu’il possède en la ville de Tournai, excepté sur la maison épiscopale.

 

 EN échange de tous ces avantages, le Roi accorde à l’évêque la haute, moyenne et basse justice sur plusieurs terres et rentes situées à Helchin, Saint Genois, Bossuyt, Wez, Velvain, Lezennes, Esquermes, Wazemmes et plusieurs revenus et biens en dépendant*. Il amortit toutes ces parties et veut qu’elles jouissent des mêmes libertés et franchises que les autres parties de l’évêché. La donation de l’évêque est en latin, celle du roi en Français.

 

 

*Cette enclave, dans chaque village, s’appela désormais « Tournésis ».

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           armes de la Collégiale                                                                                                            armes de Gui de Boulogne

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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 08:18

 

Les Origines de la Seigneurie de Wazemmes

 

par l'abbé Salembier (1912)  


Pendant longtemps les historiens et les archéologues lillois ont cru qu’il était impossible de trouver soit à Lille, soit à Wazemmes et à Esquermes, des vestiges antiques, car on partait toujours de cette idée que notre territoire n’était aux temps anciens qu’un vaste marécage impropre à toute habitation. Des découvertes faites par M. Henri Rigaux, ancien archiviste de la ville de Lille et archéologue distingué, nous permettent actuellement d’affirmer que Wazemmes était habité aux temps préhistoriques, à l’âge de la pierre polie et à l’âge du bronze.

 

Sur l’emplacement du collège Saint Joseph, rue Solférino, on a trouvé à une certaine profondeur des vestiges de constructions romaines. Au-dessus s’étaient formés postérieurement plusieurs lits de limon tourbeux provoqués par des débordements de la Deûle. Le même fait a encore été observé sur un point voisin, rue Jacquemars-Giélée, chez M. Delcourt-Decoster.  Dans une couche de tourbe on a rencontré une hache en pierre polie, de petits pilotis en chêne, un silex taillé et une bague en or très curieuse, composée de trois anneaux enlacés.

 

Il y avait donc là un centre d’habitations préhistoriques qui a révélé encore par la trouvaille d’une hache d’un type inusité en os poli, vers la propriété de M. H Verly (rue Solférino, 7), et celle d’une hache en bronze vers l’endroit où se trouvait jadis la fontaine del Saulch. Ce centre d’habitations s’est d’ailleurs continué à l’époque gallo-romaine.

 

Au boulevard Bido-Danel, à la limite du territoire d’Esquermes, près de l’emplacement de l’ancien café Mabille, on a trouvé un ancien gué placé dans la tourbe et composé d’une couche de craie de plus d’un mètre de hauteur ; on y a recueilli divers débris de poterie et des monnaies dont les plus récentes étaient à l’effigie de l’empereur Posthume (267 après J.C).

 

Dans la propriété de M. Thiriez, rue Nationale, les fouilles ont mis à jour une grande quantité de tuiles romaines et quelques débris de poteries de la même époque. Au couvent des Carmélites on a trouvé également des tuiles romaines sous les alluvions de la Deûle. Rue Colson, on a découvert aussi des débris de tuiles et de poteries romaines.

 

En 1870, dans la rue Solférino, en faisant une tranchée pour les eaux d’Emmerin, on a rencontré des tuiles, des poteries romaines et des restes d’habitations. Dans les fouilles du presbytère du Sacré-Cœur, on a trouvé une grande quantité de tuiles romaines et de débris amassés en silos.

 

Aux environs du collège Saint-Joseph, on a mis au jour des fragments d’enduits peints. Au Palais Rameau, existaient des traces des deux lits successifs de la Deûle et particulièrement du lit de craie du moyen âge ; on y a rencontré de plus nombreuses traces d’habitations gallo-romaines et des restes assez importants d’hypocauste, lesquels ont d’ailleurs été conservés dans les fondations.

Tous les environs du square Rameau sont pleins de débris romains qui prouvent qu’il y avait là un centre d’habitations.

 

A la place Philippe de Girard on a découvert une sépulture mérovingienne. Le centre antique se perpétuait donc à cette époque. Plus tard encore, c’est aux abords de la place P. de Girard que l’évêque de Tournai établi son château et qu’on avait érigé l’église.

 

 

 

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Maisons sur l'Arbonnoise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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