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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 18:49

La Filature VRAU

En observant quelques instants l’hôtel particulier de la rue du Pont-Neuf … mais oui la maison n’est pas droite! Les fenêtres du premier étage penchent dangereusement vers l’arrière ! Nous nous trouvons là devant les établissements Vrau.

Philibert Vrau rachète ces habitations pour en faire une filature de lin en 1827.

Les machines à vapeur situées dans la cour entraînaient les courroies des machines installées au premier étage. La tension de ces courroies de transmission qui passaient par les fenêtres a définitivement changé la physionomie du lieu.

Les camions chargés de ballots de lin défilent sur les pavés, les ouvriers grouillent dans la rue, tandis que la Deûle s’écoule non loin de là : une partie de la production est exportée vers l’Allemagne et le Nord de l’Europe.

Philibert Vrau, figure du patronat catholique lillois, développe notamment le fil

« au Chinois », très solide.

Notre industriel a pour beau-frère Camille Féron Vrau, ils ont grandi et étudié ensemble. Camille, né en 1831 à Lille, entreprend des études de médecine à Paris. Il revient en 1858, et se consacre à l’aide aux indigents et à l’étude de l’anatomie.

Il épouse Marie, la sœur de Philibert en 1861 ; ils auront quatre enfants.

De son côté Philibert, né en 1829, a fait vœu de chasteté après sa conversion au catholicisme en 1854.

En 1866, l’entreprise Vrau rencontre un tel succès que Camille doit seconder son beau-frère. Ensemble, ils fondent l’association des patrons chrétiens et mettent en œuvre des actions visant à améliorer les conditions de vie des ouvriers.

Ce sont les fondateurs également en 1876 de la faculté catholique de Lille, toujours fréquentée par les étudiants et soutenue par le patronat régional. Bien entendu, le docteur Féron-Vrau s’occupe plus particulièrement de la faculté de médecine et de pharmacie.

Petite anecdote : dans cette faculté (56, rue du Port), on peut admirer encore aujourd’hui des moulages en cire très réalistes des maladies de peau, ainsi que des organes conservés dans du formol (âmes sensibles s’abstenir…) Dans la chapelle sont conservés les cœurs des deux beaux-frères, protégés dans une boite métallique, ils reposent, selon leur volonté, derrière une mosaïque à leur nom. Ainsi toujours unis par leur indéfectible amitié, même dans la mort (en 1905 pour Philibert, 1908 pour Camille). Leur procès en béatification, entamé en 1912, n’a jamais abouti.

En 1947, leurs corps sont exhumés du cimetière de l’Est pour être installés dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame de la Treille. Et l’on peut découvrir le visage de Philibert Vrau sur un vitrail du chœur de l’église Saint Philibert (9, rue Berthelot), en partie construite par la famille Vrau en 1911.

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