Un régime se mesure à la qualité de sa presse. A Lille, sous l'Empire autoritaire, seul "l'Echo du Nord", qui reparut dès le début de 1852,continua à représenter -- dans les limites d'une législation draconienne -- un certain esprit de résistance locale, d'inspiration orléaniste et anticléricale, à la manière du "siècle".
Son fondateur, Vincent Leleux, mourut le 7 octobre 1852 à 64 ans, laissant une grosse fortune deux de ses gendres, le teinturier Descat et le filateur Dequoy, appartenaient à la grande bourgeoisie d'affaires; son fils Alexandre, 40 ans, gérant de "l'Echo" depuis 1836; succéda à son père comme propriétaire et rédacteur en chef du journal; sa magnifique galerie de peinture enrichit le musée de Lille après sa mort en 1873; dès 1869 il avait été remplacé par un jeune journaliste libéral, "mince, sec, nerveux, audacieux et fluet", Hippolyte Verly (mort en 1917) qui sous son nom ou sous le pseudonyme d'E. publiera tant de spirituels ouvrages d'histoire locale.
Parmi les rédacteurs de l'Echo, il convient d'évoquer Auguste Wacquez-Lalo qui fut d'ailleurs le fondateur, avec Pierre Legrand, d'un très substantiel mais trop éphémère journal littéraire : "l'artiste" (1850/1852).