A partir de 1906 Delory est rejoint à la Chambre par son ami Ghesquière, député constamment réélu de la 2ème circonscription de Lille, qui fera partie de la Commission des mines et interviendra chaque fois que les intérêts ouvriers seront en cause. En 1914, Albert Inghels et Auguste Ragheboom siègeront aux côtés de Ghesquière et de Delory; tandis que Delory, Hentgès et Saint-Venant seront réélus conseillers généraux.
En 1914 le parti socialiste était, de beaucoup, le parti le mieux implanté à Lille, le plus nombreux le plus rayonnant. Parallèlement le nombre de syndicats affiliés à la Bourse du travail de Lille n'avait pas cesser d'augmenter : en 1904, 28 syndicats groupaient 10 031 adhérents; en 1908, 52 syndicats en groupaient près de 15 000.
Bourgeois, tu peux en profiter Va, tu peux jouir de ton reste
Bientôt le parti ouvrier te chassera comme la peste
Lors du carnaval de 1896, quatre chars socialistes défilèrent. Deux mois plus tard (mai) eurent lieu les élections municipales qui virent, à côté de 23 républicains de diverses nuances, l'entrée à la mairie de 12 collectivistes : ceux-ci avaient obtenu 9 945 voix. Le 17 mai, par 24 voix sur 35 (10 allèrent à Barrois, une à Edouard Delesalle) Gustave Delory fut élu maire de Lille; parmi les neuf adjoints : Delesalle, Samson, Dupied, Ghesquière (celui-ci sera élu peu après conseiller général du canton sud-ouest, avec 1 994 voix contre 1 956 à Barrois.
Tiré de "Lille et les Lillois" de Pierre Pierrard