En 1965/1966, 23 000 étudiants ont occupé les salles de cours de l'Université de Lille, soit 13,5 % de plus que l'année précédente; la modernisation, la transplantation, le développement des Facultés et Instituts posent bien des problèmes mais ils ne se poseraient pas si l'Université s'endormait sur son passé. Avec ses 3 000 étudiants et ses importantes Ecoles et Instituts, la "Catho" contribue aussi au rayonnement de Lille. Et puis, en définitive, il y a les Lillois, une masse généreuse, largement renouvelée (le recensement de 1962 a enregistré une très forte poussée des jeunes); il y a la famille lilloise où l'enfant est roi :
Sin bonheur est flétri S'i n'intind point ch' pti cri ...
écrivait Desrousseaux à propos du papa lillois du Second Empire : c'est toujours vrai; la puissance de l'Union départementale des associations familiales suffirait à prouver, s'il était nécessaire, le culte des lillois pour la famille.
Dans le beau sonnet qu'Albert Samain a consacré à sa ville natale (" Mon enfance captive ...), le vers que je préfère est celui-ci :
Ton peuple grave et droit, ennemi de l'esclandre.