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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 17:35

CARNAVAL ET GEANTS

 

Dans nos pays septentrionaux, le carnaval est lié à une vie sociale intense en hiver, marquée par l’arrêt des travaux agricoles. Profondément païen dans ses manifestations « on s’y déguise, on chante, on danse, on boit  » ; Carnaval est aussi ancré dans la liturgie chrétienne puisqu’il se définit par opposition au Carême et à ses privations.

Dans la métropole à Mardi Gras et à la mi-carême, les sociétés et compagnies sortent dans la rue et distribuent aux passants des chansons en patois écrites pour l’occasion.

 

Au XIX° siècle, les sociétaires des « Amis réunis », des « Enfants de la Gaieté », de « Bacchus » et autres « Sans Soucis » et « Bons Rigolos » confectionnent des chars portant des Pierrots, des Arlequins et des Sultans. Pour le peuple ouvrier de la métropole, le carnaval devient l’expression d’une culture collective qui échappe à la raison. C’est la libération de l’imagination et des sens que le travail étouffe et que la religion censure. Carnaval, c’est le renversement du quotidien que l’on subit le reste de l’année.

 

Temps fort de l’animation des communes du Nord jusqu’à la deuxième guerre mondiale, le carnaval d’hiver est bientôt remplacé par un carnaval d’été dans certaines villes où il est souvent confondu avec la fête annuelle ; sauf bien entendu en Flandre et en Belgique où subsistent les plus grands ; à Binche par exemple mais surtout à Dunkerque où la folie s’empare de la ville pendant un mois.

 

Depuis toujours, il n’y a pas de carnaval dans le Nord sans mannequins et sans géants. Les géants du Nord ont survécu à tout ; guerres de religions et de l’Ancien Régime. Révolution, les deux guerres mondiales, industrialisation sauvage et mondialisation.

 

Mieux, depuis une trentaine d’années, ils n’ont jamais été aussi nombreux. D’origine biblique ou mythologique pour certains, ils apparaissent dans notre région au XVI° siècle : successeurs des dragons ou des mannequins en osier du Moyen-Âge, nul ne sait.

 

Chaque commune veut avoir son personnage pour le parer de tous les dons et de toutes les qualités. On n’hésite pas à créer de toutes pièces des légendes ou à s’inventer un géant mythique pour représenter la Ville dans chaque manifestation festive.

 

Géants tractés ou portés – les plus nombreux – ils sont tellement appréciés qu’on les marie, et on leur donne une descendance. Certains décèdent mais ils ressuscitent bientôt sous une forme différente, et leur renaissance fait l’objet d’une nouvelle fête : ce fut le cas à Lille quand Lydéric et Phinaert furent reconstruits après un méchant vandalisme. En 2000 ils ont pu participer à nouveau au cortège de juin avec leurs collègues Les Reuze, Les Gayants, Martin et Martine, Gargantua et autre Bouzouc.

 

02-02-2013-1726-32

Les actuels Lydéric et Phinaert

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