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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 15:22

L’Ecole César Baggio

L’immigration italienne dans la région n’est pas un phénomène récent, pour preuve, la famille Baggio, d’origine lombarde, présente depuis Louis XV et qui donne à la France plusieurs personnalités distinguées. Parmi elles, César, né en 1846 à Carvin, dont le père était un notable. De bonnes études à Lille, où sa famille s’installe, puis à Douai, le font accéder à la profession d’avocat. Inscrit au barreau de Lille, après la guerre de 1870 durant laquelle il sert comme sous-officier, il commence une brillante carrière.
Généreux avocat César Baggio, mène en fait une double carrière. D’une part son talent et ses connaissances juridiques lui attirent une belle clientèle, d’autre part il rencontre également des succès grâce à son activité politique. Séduit par les idées et l’éloquence de L. Gambetta, il s’enthousiasme pour la République et sollicite les suffrages de ses concitoyens.
Elu conseiller municipal en 1878, il est constamment réélu jusqu’à son décès.
Son action en faveur de l’enseignement primaire lui mérite un poste d’adjoint en 1888. Il est chargé de l’instruction publique ; le maire Géry Legrand reconnaît ainsi son zèle dans les domaines des constructions scolaires et du denier des écoles laïques. César Baggio s’implique aussi dans le soutien des sociétés locales et régionales d’éducation physique. Sa carrière eût certainement connu d’autres développements si la mort ne l’avait prématurément interrompue : une grave infection (typhus ou plus vraisemblablement typhoïde) l’emporte en 1893.
Sans héritier direct, il a le temps de prendre des dispositions en faveur de la ville de Lille. Il lui lègue 50.000 F pour édifier une école d’apprentissage professionnel.
L’utilisation de ce don n’est décidée qu’après une attentive réflexion. C’est sous la municipalité De G. Delory que l’affectation de ce généreux legs est affectée à la création d’une école professionnelle municipale. En 1896, une convention est signée avec l’état, organisant une « école, pratique industrielle », installée dans le quartier de Wazemmes, rue Racine.
La première promotion, en juillet 1899, compte 27 élèves : 14 pour les métiers  du fer, 13 pour ceux du bois. Une troisième section, métiers du livre est ouverte peu après. Le succès est rapide : 170 élèves en 1907, 200 en 1914, répartis sur trois années.
La croissance contraint à créer une annexe, rue des Sarrazins (forge),  elle même vite insuffisante.
La réalisation d’un vaste édifice moderne (29.482 m² de superficie) dans la périphérie de Sud de Lille est confiée à Jacques Alleman, architecte à Lille et M. Chenal, architecte ingénieur pour la partie technique. Celui-ci, élève de 1934 à 1938 une œuvre de très grande qualité qu’il est maintenant très difficile d’apprécier  en raison du passage d’une voie rapide devant sa façade. En 1996, la rénovation du lycée est effectuée avec un grand souci de préservation du décor architectural riche en motifs symboliques. Le souvenir de César Baggio est assuré tant par la pérennité de l’œuvre d’enseignement portant son nom que par la qualité de sa présentation.


Le village de Wazemmes

Wazemmes, vaste commune qui s’étendait depuis la route de Lille à Douai jusqu’aux rives de la Haute Deûle, on pouvait distinguer trois agglomérations séparées par des espaces verts, prairies, labours et marais, au sud-est, entre la route de Douai et la route d’Arras, le faubourg des malades qui en 1833 fut détachée de Wazemmes pour former la commune de Moulins.
Au centre ; le faubourg Notre-Dame dont l’axe était la route de Lille à Béthune – rue de Lille, puis rue Notre Dame, rue Léon Gambetta de nos jours – c’était le cœur de Wazemmes - Au nord-ouest, près de la citadelle, le faubourg de la Barre.
L’Arbonnoise ou Fourchon, rivière appelée encore filet d’Esquermes était une déviation de la Deûle : elle formait de nombreux bras dont le canal Vauban, passait au moulin del Saulx et, par les fossés des fortifications, rejoignait les canaux intérieurs de Lille. Le canal des Stations, creusé en 1566, envoyait les eaux de l’Arbonnoise dans le canal des Hybernois : la rue des Stations, second axe du faubourg Notre-Dame, se développera le long de ce canal. La vocation de Wazemmes semblait donc de plaisance ; elle attirait de nombreux Lillois désireux de repos et de gaieté dans ses guinguettes : la plus célèbre était la « Nouvelle Aventure » dont la disparition en 1864, marqua l’effacement définitif du Wazemmes vert devant le faubourg usinier.
Mais Wazemmes


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