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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 08:19

La Filature de coton à Lille

 

La fabrication des fils de coton remonte à la plus haute Antiquité. Pendant longtemps on ne fila qu’à l’aide du fuseau et du rouet, aussi ce n’est qu’au XVIII° siècle  qu’apparaissent à Lille les premières manufactures : jusque là on avait du se contenter de confectionner uniquement des gros fils de trame.

 

Entre 1760 et 1770 furent successivement inventés en Angleterre  la « jenny » (rouet de 6 broches)  et le « mull jenny » (combinaison de la jenny avec un appareil d’étirage).

 

Ces « mécaniques »  introduites en France y sont imitées et perfectionnées, puisqu’on arrive en 1801 à les doter de 40, 50,60 et quelquefois 70 à 80 broches. En même temps, les ouvriers sont devenus plus habiles et obtiennent des numéros plus fins, si bien qu’en 1801 on arrive déjà à filer dans le département du Nord 500.000 kilos de coton avec le concours de 9.000 ouvriers des 2 sexes qui reçoivent 735.413 francs de salaires.

 

A Lille même il y a en 1810 22 filatures comprenant 207 métiers mull jenny avec 39.570 broches, 20 métiers continus avec 1.700 broches et 10.000 petites jenny de 60 broches : ces filatures occupent 1.445 ouvriers.

 

Les métiers sont actionnés par une manivelle qu’un homme placé au bout du métier fait tourner à la main. Quelques filateurs ont aussi des manèges actionnés par un cheval, manèges analogues à ceux qu’on rencontre encore dans les fermes, mais ce système n’est pas très répandu.

 

En 1818 est installée la première machine à vapeur, appelée alors « pompe à feu ». Cette date fait époque dans la filature de coton, car la machine à vapeur va permettre d’augmenter la production, tout en diminuant la fatigue de l’ouvrier. En même temps le nombre des filatures décroît tandis que les usines deviennent plus importantes. Ainsi les 86 filatures qui existent à Lille en 1817 n’ont pas 100.000 broches, tandis que les 50 filatures de 1832 en possèdent près de 200.000.

 

Ce nombre ne suffit plus pour la consommation : en 1849 : 27 filatures avec 231.000 broches.

En 1856 : 39 filatures avec 370.630 broches – En 1859 : 43 filatures avec 501.224 broches à filer et 14 retorderies avec 202.567 broches à retordre.

 

La filature de coton offrant dès cette époque beaucoup d’emplois qui n’exigent aucune force musculaire, les femmes et les enfants sont souvent employés dans ce manufactures, et il n’est pas rare en 1860 de rencontrer à Lille des familles où le père, la mère et les enfants travaillent ensemble faisant de la filature, l’industrie familiale par excellence.

 

Cet esprit de famille existe également entre la direction et le personnel grâce aux organisations de bienfaisance instituées dès 1849, telles que caisses de secours, caisses de retraites, etc.

 

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salle retorderie

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