Le Patronat du Nord -1-

LE PATRONAT DU NORD

Une contrée exiguë devient en quelques décennies la première région industrielle française… comment est-ce possible ?

Le vrai démarrage, se situe selon Pierre Pouchain vers 1820/1825. Mais bien des facteurs ont joué ! la région travaille les fibres textiles produites sur place depuis fort longtemps…

De nombreux cultivateurs sont déjà spécialisés dans le lin et la laine avant la révolution industrielle. L’’arrivée du coton fait apparaître de nouvelles entreprises spécialisées qui n’ont plus rien à voir avec l’agriculture.

Dans une région sans relief et riche en cours d’eau, la révolution agricole a libéré un certain nombre de bras, il faut aussi relever l’élaboration d’un système négociant relativement sophistiqué ... et puis ne pas oublier la volonté d’entreprendre des « nouveaux industriels » qui créent des manufactures, et la forte capacité de travail des ouvriers.

A part quelques crises brutales, c’est le début d’une extension forte et continue !

Il y a d’abord un petit nombre de familles très engagées dans le négoce, comme les Desmazières ou les Descamps. Mais aussi les notables comme les Barrois ou les Delesalle. Et puis des agriculteurs reconvertis dans la manufacture. Ces gens disposent d’une aisance reconnue, ils possèdent des biens fonciers et ont parfois profité de la vente des biens nationaux sous la Révolution…

La plupart des fondateurs viennent du terroir local, mais certains sont originaires d’ailleurs.

Ces hommes sont très liés à la terre, toute la société considérent la terre comme la première richesse, même si on bascule vers les temps modernes et l’industrie.

Ces pionniers de l’industrie sont très généralement attachés à la religion catholique et aux valeurs de l’Ancien Régime, une exception pourtant, Frédéric Kuhlmann, d’origine alsacienne est protestant, mais tous ont le sens de la famille…

L’évolution du « patron type » c’est un agriculteur aisé qui a commencé à distribuer du travail en campagne : on l’appelle marchand-fabricant », progressivement il regroupe des ouvriers en ateliers. L’entreprise grandit, le patron accroît ses investissements, marie ses filles à d’autres personnes du même milieu et double ainsi sa « surface de crédit », plus qu’ailleurs les liens du sang et des affaires sont importants. Le patron passe de l’aisance à la fortune, mais cela ne l’empêche pas de continuer à travailler personnellement très dur, la plupart du temps l’habitation est proche du lieu de travail !

Un original : Motte – Brédart, cultive son jardin durant ses rares moments de loisirs…

Pierre Pouchain – 1998 -

à suivre