Je suis la porte de Roubaix
Je crains ni balles ni boulets,
De rose j’ai rougi
A la lueur des incendies
Je suis la porte de Roubaix
De blanche j’ai vieilli
Sous le harnois et l’artillerie
Jamais pourtant je n’ai frémi
Devant le sang et sous les cris
Lourd chien de veille mâtin tapis
Ce qui n’est Lille est ennemi
Je suis la porte des tramways
Qui de soldat
Devint valet
Règne ici l’ombre, et l’ombre seule, de la beauté. Trois styles ordonnent les demeures : Renaissance des Pays-Bas, Classique français empreint de lillois et Empire. Les rues témoignent par la juxtaposition d’hôtels somptueux et de logis modestes, d’une époque où la séparation des classes en quartiers distincts n’existait pas.
La porte de Roubaix à Lille est édifiée vers 1620-1625 a été défigurée au XIX siècle lors du percement des deux passages latéraux. L’allure militaire de la construction s’est encore estompée lorsque les fossés furent en grande partie comblés. L’accès aux locaux de l’étage est commandé par un escalier qui conduit au jardin suspendu créé sur la plate-forme. Une simple harmonie en rose et blanc atténue la sévérité du monument. Rue de Roubaix l’hospice des Vieux-Hommes, construit en 1634, montre un décor de cartouches chantournés qui devait s’enrichir et exulter par la suite sur une guirlande de façades. Non loin de là, rue du Lombard, l’ancien établissement de prêt, œuvre de Wenceslas Coebergher, fut élevé en 1626 ; l’édifice, aujourd’hui défiguré, joua un rôle important dans l’évolution de l’architecture lilloise du XVII siècle. Enfin, rue des Arts à Lille, un rang de maisons bourgeoises présente toutes les caractéristiques du style lillois au siècle de Louis XIV.