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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 09:06

Voix du Nord 1963

CARNAVAL

 

 

Carnaval : Flasque bergamasques, défilés multicolores bigarrés des sociétés locales aux noms pittoresques,

cèdent le pas devant le conformisme.

Le carnaval fait une entrée discrète, les commerçants de la rue Léon Gambetta ont invité 100 Gilles.

 

- « Ce qui caractérisait d’une manière très originale le carnaval de Lille, explique Desrousseaux dans son livre sur les « Mœurs Populaires de la Flandre Française », c’était l’habitude qu’avaient les ouvriers de se constituer en sociétés afin de processionner soit à pied soit sur des chars dits « de triomphe » le dimanche de Mardi-gras et le jour de « laetare » précédés de tambours, d’un tambour-major, et de musiciens instrumentistes pour chanter et vendre des chansons écrites en patois ».

Et l’écrivain de citer les noms de quelques-unes de ces sociétés de joyeux drilles dont la bonne humeur et l’heureux naturel étaient l’unique credo : «  les bons vivants », « les sans chagrins », « les bons buveurs », « les francs-jurons », « les avale-tout », « les bois-sans-soif », « les enfants de Bacchus », « les becs-salés », et aussi … « les mal-mariés », lesquels, paraît-il, étaient très nombreux…

 

« Chansonnades » d’autrefois

 

Ces cortèges « parés et masqués » popularisaient des chansons qui, primitivement s’attaquaient à la moralité des gens de mauvaise vie, dénonçaient les auteurs de scandales privés, ou ceux qui avaient commis quelque criante injustice.

Souvent l’on représentait les personnes « chansonnées » par des mannequins que l’on « bernait » sur une couverture à chaque coin de rue : comme la chanson qui les fustigeait ne pouvait mentionner leur nom on évoquait celui-ci par un symbole fiché au bout d’un bâton : Monsieur Héreng se voyait représenter par … un hareng frais et Monsieur Sauret par un hareng saur, tandis qu’un oiseau figurait … Monsieur Loiseau et un merlan  « merlin » en patois) le pauvre Monsieur Merlin.

Et la troupe déchaînée entonnait à la fin de la chanson le refrain :

« Si vous voulez sin nom, faut vettier (regarder) au bout du bâton ».

Puis, nous di-on, ces chansons de Mardi-gras se firent moins agressives, se bornèrent à retracer des scènes populaires, des faits de l’actualité.


Aujourd’hui, elles ont complètement disparu des usages et le folklore lillois y a perdu bien de son charme.

On rapporte aussi qu’à Lille, en Flandre et dans le Hainaut, la célébration du carnaval ne tombait pas nécessairement le jour du Mardi-gras ou le dimanche qui le précédait. Souvent, cette fête se situait  hors du « cycle » traditionnel –que les uns fixent entre « les Rois » et « Pâques », que d’autres restreignent de la Mi-Carême au Mardi de Carnaval et qu’on nommait à Lille « les Camériaux », « Quaresmiaulx » à Dunkerque et Caresmeaux » à Cambrai.

On choisissait une période plus ensoleillée, plus favorable au déroulement des festivités sur la voie publique et l’élément attractif dominant de ces réjouissances était constitué par la « Promenade des Géants ».

 

A Lille :Lydéric et Phinaert, Jeanne Maillotte, Marie Gagenon, à Douai : Gayant., à Cassel on frappait les passants avec des vessies de cochon gonflées en promenant Papa et Maman Reuze. A Hazebrouck on paraît le char du Noyer d’où l’on jetait des noix en souvenir d’une querelle de voisinage. Avant 1827, à Douai avait lieu la marche des pimperlots qui narguaient les mauvais ménages et obligeaient les époux désaccordés à embrasser un singe en bois.

Gayant ne sortait que le jour de la saint Maurand. A Valenciennes on immergeait une effigie de Pancha Brouette… polichinelle poussant son ventre sur une brouette, plus tard on fit brûler un Malbrouck sur la place publique pour célébrer la mort du Carnaval.

Aujourd’hui restent les bals privés ou de société et un Carnaval de quartier : Rue Léon Gambetta.

 

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