Depuis longtemps déjà, on désirait la création d'un hôpital destiné aux Pauvres de Wazemmes, et ce projet avait même reçu un commencement d'exécution dû à l'initiative privée.
Mme Rameau, née Gennard, étant morte en 1845, son mari fit don à la Conférence de Saint-Vincent de Paul de sa garde-robe et de son piano, dont la vente produisit 1.500 F
Mmes Mourmant, Faure et Loyer décidèrent d'employer cette somme à l'établissement de 3 lits pour les malades pauvres et louèrent à cet effet une maison à l'angle des rues Sarazin* et Racine. Bientôt les offrandes des dames de la Conférence doublèrent ce nombre de lits et permirent d'entretenir une religieuse, soeur Symphorose, pour soigner les malades que visitait gratuitement le Dr Mauviez.
En 1850, le nombre de lits fut porté à dix, et trois religieuses de Notre-Dame de la Treille furent chargées de l'administration de cet I’Hôpital sous la direction de Mme Faure et toujours à titre privé.
Le 25 novembre 1850, Mme Mazinghien-Mauduit fit dont par testament à la ville de Wazemmes d'une somme de 7.200 F à condition de fonder un hôpital. Le conseil municipal accepta ce legs et vota une somme de 19.000 F pour l’acquisition de l'hôtel des pompiers, rue Voltaire**.
Au mois d'août 1851, l'hôpital était prêt; on y avait installé les lits de la maison de la rue Sarazin ; une commission était nommée par le préfet et la ville accordait une subvention annuelle de 8.800 F.
Les dons affluèrent : 3 000 F d'un anonyme par l'entremise de M. le curé Gadenne,
3 000, puis 10 000 F. de M. Faure ; 1500 Fde M. Warein ; le nombre des lits fut porté à douze.
En 1859, l'administration des hospices de Lille prit possession de cet hôpital Saint-Roch dont le nombre de lits, successivement augmenté, s'éleva à trente-cinq.
En 1877, à l'ouverture de l'hôpital Sainte-Eugénie (de la Charité), l'hôpital de Wazemmes fut supprimé et l'immeuble fut transformé en crèche (il y en a une rue
d’Austerlitz actuellement).
Les soeurs de N.-D. de la Treille ne s'occupaient pas seulement du soin des malades hospitalisés, mais elles consacraient une bonne partie de leur matinée à panser les plaies des personnes pauvres de Wazemmes, d'Esquermes et de Loos. C'était un hôpital et un dispensaire.
* ancien orthographe du nom du maire de Wazemmes de l'époque
** ancien nom de la rue Saint Roch.
A ce moment Wazemmes était une commune indépendante.