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29 décembre 2017 5 29 /12 /décembre /2017 12:13

C'est Jules Ferry qui vint, le 24 avril 1880, poser la première pierre de la Faculté mixte de médecine et de pharmacie (place Philippe Lebon, rues Jean Bart et Jeanne d'Arc). L'arrivée de "l'apôtre de la laïcité" en gare de Lille fut assez fracassante; massés devant le café Hébert, rue Faidherbe, des jeunes gens, étudiants de la "Catho" et "anciens" des Jésuites (Ferry venait de demander  le vote du fameux article 7*) huèrent le ministre sur l'air dperdronte la polka de Farbach :

       Ah ! le voilà        Nicolas !      Ah !  Ah !      Ah !, se

Place Philippe Lebon, Ferry fulmina : " On a dit que la ville de Lille était, d'un certain point de vue, une citadelle du cléricalisme. Messieurs, nous élevons ici citadelle contre citadelle, dans le v-t'ilaste champ de la Liberté ! "... La fête des écoles au Palais Rameau et le banquet à l'Hôtel de ville se déroulèrent dans la même atmosphère. Ferry reçut une pétition réclamant la réunion à Lille des quatre Facultés.

Grâce à Spuller, à Liard,  député de Lille, cette réunion fut décidée par décret du 22 octobre 1887 . Le député douaisien Léon Maurice défendit désespérément, devant une Chambre indifférente, les intérêts de sa ville. Lille, selon lui, depuis Bonaparte, vidait Douai de sa substance : "Si Lille, s'écria t'il, avait pu demander le transfert des mines d'Anzin, il y .a longtemps qu'elle l'aurait fait ! ..."  De Lille à Douai, ajouta-t'il, il y a, par le train (35 minutes), la distance du Panthéon à la gare Saint-Lazare. 

Les étudiants de l'Etat, que l'on veut opposer  à ceux de la "Catho" se perdront au contact des plaisirs de la ville ! ..."

 

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27 décembre 2017 3 27 /12 /décembre /2017 19:20

L'idée de faire entrer cette ouvrière de Wazemmes au Panthéon ne tombe pas du ciel. Déjà en 2015, le dossier de cette ouvrière, qui ne savait ni lire ni écrire, née à Comines sur les bords de la Lys en1897, mais qui, à 20 ans, prend la tête des luttes pour défendre les ouvriers et les femmes, lutter contre le  fascisme et l'injustice et fait la une de La Voix du Nord.

Le dossier avait été présenté par l'ex-ministre communiste Marie-George Buffet au président François Hollande alors en quête de candidatures féminines pour le Panthéon. Finalement deux autres femmes résistantes ontMais dans la région du Nord,  été retenues : Geneviève Anthonioz-de Gaulle, nièce du général et l'ethnologue Germaine Tillion, mais pas l'ouvrière du Nord.

Les défenseurs de notre ouvrière n'ont pas renoncé : ils ont constitué l'association des Ami.e.s de autour de Pierre Outteryck, historien du mouvement ouvrier, et qui lui a consacré un livre.

L'idée que la résistante du Nord rejoigne à son tour le Panthéon et devienne la sixième femme ne revient pas par hasard sur le devant de la scène. Sa "candidature spontanée" d'aujourd'hui mise sur un double chiffre rond (les 120 ans de sa naissance et les 15 ans de sa mort)mais aussi sur l'équation entre une icône féministe avant-gardiste et un air du temps où l'égalité entre les femmes et les hommes ne peut plus être une variable.

La pétition "Martha Desrumaux,  pour une ouvrière au Panthéon" a recueilli  en moins de deux semaines plus de 1 000 signatures. Elle parviendra en janvier sur le bureau d'Emmanuel Macron...

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7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 19:19

En fait les lillois durent attendre 1863 pour disposer d'un journal bon marché et plaisant (cinq centimes alors que "Le Propagateur" était à 20 centimes). "Le Journal Populaire de Lille", fondé par Géry Legrand, secondé par Masure et Bergeret, fut marqué par le génie de son créateur : vivant, choisissant ses feuilletons parmi les auteurs populaires (Paul Féval, Frédéric Soulié, Ponson du Terrail ...), brisant le cercle étroit de la littérature moralisante et ennuyeuse alors à la mode, "Le Journal populaire", qu'on trouvait dans tous les cabarets de Lille et -- innovation importante -- que des crieurs vendaient dans les rues, encourut les anathèmes du clergé et de l'administration.

Supprimé le 10 janvier 1865 il reparut le lendemain, sous le titre "Echo populaire de Lille" il tira bientôt à plus de 4 000 exemplaires ; un article de Bergeret sur la Morale valut au journal une nouvelle condamnation. Supprimé le 23 octobre 1866, il ressuscita dès le lendemain sous le nom de "Courrier populaire du Nord de la France" ; celui-ci devait avoir une longue carrière; il est vrai que Legrand et ses amis avaient cédé la place à une rédaction plus obscure, dirigée par Massart, moins engagée sur le plan religieux et politique, qui sut trouver le ton capable de plaire au petit peuple ; par ailleurs, écrit en gros caractères, le journal était lu volontiers par les vieilles gens ; "Le Courrier populaire" atteignit rapidement les 8 000 exemplaires.

Mais déjà, à côté de ce journal modéré, très local d'inspiration, était née -- à la faveur d'une législation moins sévère -- une presse politique, "le Messager populaire", fondé en juin 1866 par Alphonse Bianchi, prétendait faire renaître des cendres le fameux "Messager du Nord" de la Seconde République : au bout de quelques mois, le nouveau journal radical disparut. Hippolyte Verly s'essaya, lui, dans le genre satirique, en reprenant, en 1866, un hebdomadaire éphémère -- lui aussi-- appelé "l'Abeille lilloise" disparu en 1852 après avoir été animé par François Henri Bracke qui fit, lui aussi, de la prison; dès 1868, Verly devait renoncer, faute d'abonnés.

 

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5 décembre 2017 2 05 /12 /décembre /2017 17:31

Un régime se mesure à la qualité de sa presse. A Lille, sous l'Empire autoritaire, seul "l'Echo du Nord", qui reparut dès le début de 1852,continua à représenter -- dans les limites d'une législation draconienne -- un certain esprit de résistance locale, d'inspiration orléaniste et anticléricale, à la manière du "siècle".

Son fondateur, Vincent Leleux, mourut le 7 octobre 1852 à 64 ans, laissant une grosse fortune deux de ses gendres, le teinturier Descat et le filateur Dequoy, appartenaient à la grande bourgeoisie d'affaires; son fils Alexandre, 40 ans, gérant de "l'Echo" depuis 1836; succéda à son père comme propriétaire et rédacteur en chef du journal; sa magnifique galerie de peinture enrichit le musée de Lille après sa mort en 1873; dès 1869 il avait été remplacé par un jeune journaliste libéral, "mince, sec, nerveux, audacieux et fluet", Hippolyte Verly (mort  en 1917) qui sous son nom ou sous le pseudonyme d'E. publiera tant de spirituels ouvrages d'histoire locale.

Parmi les rédacteurs de l'Echo, il convient d'évoquer Auguste Wacquez-Lalo qui fut d'ailleurs le fondateur, avec Pierre Legrand, d'un très substantiel mais trop éphémère journal littéraire : "l'artiste" (1850/1852).

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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 19:57

A partir de 1859, quand lemocrgime Impérial se fit plus libéral, le vent tourna. Aux élections can tonales de 1859, le docteur Morisson, un des chefs libéraux de Lille, triompha de Verley; quand en août 1860 il s'agit de remplacer la commission municipale nommée d'office à l'époque de l'agrandissement, les quatre candidats démocrates qui se présentèrent -- Testelin, Meurein, Morisson, Catel-Béghin__ furent élus haut la main à Saint Sauveur.

Les élections municipales de juillet 1865 amenèrent seize démocrates au Conseil municipal : Debièvre, Castelain, Meurein, Catel-Béghin, Bouchée, Morisson, Massure, Testelin, Desbonnet, Godefroy, Mercier, Soins, Werquin, Léonard Delmar, Henri Dupont, Caulier.

Evidemment la tâche du maire Richebé* ne fut pas facilitée; un an après ces élections, Richebé mourait presque subitement (30 juillet 1866). A la mairie se succédèrent : Auguste Flamen qui démissionna presque aussitôt parce qu'on l'accusait d'avoir été au-dessous de sa tâche lors du choléra de 1866; le baron Jules Meunier, un notaire d'origine parisienne qui, nommé maire le 16 mars 1867, mourait dès le 8 avril; Charles Crespel-Tilloy, un riche fabricant de fils à coudre, que sa petite taille desservait, d'autant que ses adjoints (sauf Henri Viollette) se préoccupaient peu des intérêts municipaux.

Cette crise d'autorité à l'échelon municipal (qui explique en partie l'atmosphère orageuse ddes dernières années de l'Empire à Lille)  se doubla d'une crise de succession à la préfecture : à Paul Vallon, mort le 5 novembre 1865,  succéda Piétri qui ne fit que passer, puis Mousard-Sensier (1866) et le conseiller d'état de Saint-Paul (1869). Le dernier Préfet de l'Empire fut Masson, "le petit père Masson" qu'on aimait bien à Lille.

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29 novembre 2017 3 29 /11 /novembre /2017 18:43

L'opposition  grandissante des Lillois - des ouvriers surtout - à l'Empire, se manifesta surtout après l'armistice quand à Lille la plupart des chefs démocrates : Narcisse Thomas, Pierre Dassonville, débarqués d'Algérie ; Ferdinand Bouchez, Alphonse Fatien, Emile Desquiens ... sortis de Loos ; Lasseron, Leclair, Bazin venus de Cayenne ; surtout Achille Testelin rentré de Bruxelles et Alphonse Blanqui qui, le 13 septembre 1859, débarqua en gare de Lille venant de Jersey via Paris.

Jusque-là l'opposition "démagogique"  ou "socialiste" (les rapports de police confondaient souvent ces deux termes assez vagues),s'était terrée dans les cabarets, tel le cabaret Groulez, rue Basse, où le soir on chantait du Pierre Dupont ou du Béranger et où on lisait les livres défendus de Victor Hugo.

On se passait sous le manteau ce libelle écrit par Bianchi en exil : "L'ouvrier manufacturier dans la société religieuse ou conservatrice", long cri passionné qui prenait à parti les riches et les prêtres de Lille.

Des réseaux clandestins permettaient aux démocrates lillois de rester en relation avec nou père et les autres proscrits ; la proximité de la frontière belge facilitait le passage en contrebande des écrits séditieux, de la correspondance secrète, du produit des quêtes faites dans les ateliers pour secourir les exilés qui vivaient  souvent dans la pauvreté.

Bien sur, ceux qui étaient pris et aussi les auteurs de cris séditieux, payaient chèrement -- souvent du bagne -- leur témérité.

 

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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 19:17

L'Agriculture occupait 3 294 personnes.

L'Industrie : 92 469 La grande industrie : 65 701 dont 898 patrons.

13 652 hommes et 14 420 femmes exerçant ...

13 285 hommes et 17 596 femmes vivant de ...

Petite industrie : 26 768 personnes (dont 1 175 patrons.

Commerce et Transport : 41 411 personnes

Grand commerce : 22 549 personnes

Détaillants * :  18 862 personnes

Professions libérales : 8 360 personnes

Propriétaires et rentiers : 8 526 personnes dont 3 463 domestiques.

Pensionnés de l'Etat : 753 personnes

Mendiants, prostituées : 594 personnes

Professions inconnues : 286 personnes

 

* En 1870 il y avait à Lille 2 500 cabaretiers

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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 16:42

NE POUVANT PAS EXPOSER DANS LES HALLES ACTUELLEMENT

LE CLUB VOUS ATTEND DANS SES LOCAUX 26 RUE JULES GUESDE

A L'ANGLE DE LA RUE DE L'ABBE AERTS DE 9 H 30 A 13 H

VOUS POURREZ VOIR LES PLANS ANCIENS ET DES PHOTOS DU VIEUX WAZEMMES.

 

WAZEMMEMENT VOTRE : LES AMBASSADEURS DE WAZEMMES

 

 

 

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17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 18:39

La filature du lin  profita des difficultés de l'industrie cotonnière : de 191 000 broches en 1862 elle passa à 250 000 broches en 1866 ; cette année là on estimait que 15 000 hommes, femmes et enfants travaillaient dans les filatures de lin : ils constituaient le sous-prolétariat lillois.

Si l'industrie lilloise du tulle fut frappée à mort par la crise de 1860/1865 (1 000 ouvriers en 1860, 75 en 1868), une jeune branche du textile s'implanta vigoureusement à Lille : le jute qui, en 1870 était fabriqué en trois manufactures, la plus importante, la Société des Filatures du Nord, à Moulins-Lille, employait 300 ouvriers.

L'essor de l'industrie métallurgique suivit la courbe de l'industrie textile. En 1866, il y avait à Lille trente fondeurs en fer et dix fondeurs en cuivre ; parmi les premiers, Baudon-Porchez, rue Ste Catherine (aujourd'hui 1967 à Ronchin) était le grand fournisseur des Chemins de Fer et s'était spécialisé dans la construction d'appareils de chauffage et de candélabres à gaz.*

A Moulins-Lille , l'ingénieur Paul Le Gavrian avait succédé,  en 1857  à son père Amédée, fondateur, vingt ans plus tôt, d'une Société de construction de machines à vapeur ; de la machine verticale Watt, Le Gavrian passa à la machine horizontale à tiroirs plan, puis cylindrique, puis à la machine à obturateur Corliss (1867) en attendant la machine à soupapes*.

Le matériel nécessaire à cette industrie textile était fabriqué

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15 novembre 2017 3 15 /11 /novembre /2017 18:00

Les filateurs lillois : Jules Brame et Charles Kolb-Bernard, au Corps Législatif" se firent les défenseurs du protectionnisme. A Lille les deux points de résistance , au Libre-Echange" , les deux foyers principaux de "défense du travail national"  furent la Chambre Syndicale des Filateurs de coton de Lille" (fondée en 1824) dont le secrétaire, de 1848 à 1868, fut le filateur Henri Loyer, farouche adversaire des théories libre-échangistes et la Chambre de Commerce de Lille, reconstituée en 1848.

La Chambre de Commerce s'intéressa également à tous les problèmes qui marquèrent la révolution industrielle :  application de la machine à vapeur au machinisme industriel,  développement des voies ferrées et des canaux, invention des métiers mécaniques, insertion des lois sociales dans la vie quotidienne...

Jusqu'en 1868 la Chambre de Commerce tint ses séances à l'Hôtel de Ville ; de 1868 à 1898 au premier étage de la gare de Lille.

Le bond en avant de la grande industrie lilloise sous le second empire s'inscrit dans des chiffres éloquents, est illustré par quelques noms prestigieux.

En tête la filature de coton :525 672 broches en 1853, 635 791 en 1859. Cette industrie fut fortement frappée par la crise de 1860/1865, provoquée par la guerre de Sécession (famine du coton), mais les firmes qui résistèrent à la crise en sortirent fortifiées : si le nombre de filatures de coton diminua de moitié, neuf filatures en 1869, disposaient de plus de 20 000 broches contre 2 000 en 1859. En tête : Thiriez et Wallaert avec chacun près de 50 000 broches.

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