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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 08:08

 

En Vérité ……

 

 

Le jeudi 14 août 1924, à midi quinze, une jeune homme, poussant une charrette à bras, passe rue Léon Gambetta allant vers la place de la République.

 

Arrivé à hauteur de la rue d’Anvers, une bouteille vide glisse du chargement et se fracasse en tombant sur la chaussée. Jusque là rien de mal, mais où il y a défaut, c’est dans la conduite du jeune homme à la suite de cet infime accident.

 

Un passant lui fait judicieusement remarquer que le verre brisé qu’il abandonne sur la route peut occasionner des accidents, blesser un cheval, abîmer un pneumatique, etc., et que ce serait mieux de le ramasser. Un mot très grossier peut-être héroïque dans la bouche de Cambronne, mais infiniment impoli en la circonstance, telle est la conclusion d’un gosse ayant mérité deux contraventions pour infraction à la police des routes !

 

En vérité, jeune homme, vous mériteriez une punition et je ne retiendrai comme motif que votre impolitesse qui, à mon avis, est impardonnable. Surtout que votre interlocuteur était un vieillard à cheveux blancs !

L’oncle Charles

 

 

Pour le pavage

 

Mêmes remarques. Dans un de nos derniers numéros, nos lecteurs ont pu remarquer les ornières existant entre les rails et aussi sur les accotements, partie réservée à la ville. Que faire !!!

 

Une autre personne me demande s’il ne serait pas possible aux automobilistes, par ces temps toujours pluvieux, de respecter les piétons et les vitrines.

 

Il faut reconnaître que les chauffeurs ne sont pas responsables, vu le mauvais état de la chaussée, de la boue recouvrant cette dernière. Mais le piéton désertera la rue et la commerçante se lamentera en refaisant sa façade une quatrième fois si le chauffeur se moque en voyant la mine courroucée de cette dernière.

 

J.D.

Casse – tête

 

Un de nos confrères auquel nous empruntons l’exposé du problème ne se croit pas tenu de nous préciser dans quelle localité habitait le ménage, mais ce n’est qu’un détail.

 

Un Monsieur Lamerre s’était marié avec une demoiselle Leperre.

 

L’essentiel est de savoir que le fils est devenu maire de la commune, et voilà où l’affaire se corse. Il va de soi que Lamerre est le père et le père est la mère et le fils est le maire Lamerre, puisqu’il a le nom de Lamerre, son père. Le père est donc le père sans être Leperre, et la mère est la mère sans être Lamerre puisqu’elle est Leperre.

 

Le maire appellera son père Lamerre et sa mère Leperre. Si le père meurt, Leperre vivra encore, mais Lamerre qui est le père, et non la mère, ni le maire, ne sera plus. Donc en se séparant, la mère Leperre perd Lamerre, le père du maire, et le père perd Leperre, mère du maire, etc…

 

Voilà un exposé qui ne doit pas être amusant au téléphone !

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 15:06

Les vicissitudes de la gare passage

 

   Si les choses finissaient par aller bien…

 

  Si nous recausions un peu de la gare de passage ?

  Voyons donc comment, dans ses grandes lignes, se présente, à l’heure actuelle, cette fameuse question :

   Clôturant l’enquête d’utilité publique, une Commission, par neuf voix contre quatre, a voté le principe de la transformation de la gare actuelle, dite terminus, en gare de passage. Le lendemain – 12 août – une seconde Commission abordait l’examen du côté financier de la question, et notamment l’établissement des surtaxes locales temporaires, qui avait fait également l’objet d’une enquête publique. On se souvient que cette commission se sépara en ajournant au 24 septembre et en décidant simplement que des démarches allaient être entreprises, d’ici là, auprès de Municipalités de Roubaix et de Tourcoing, en vue d’obtenir la participation financière de ces deux villes à la réalisation des travaux de la future gare de lille.

   On n’est donc pas d’accord sur la question d’argent !

 

*

**

   Si on le fut sur le principe même de la transformation, ce ne fut, du reste, qu’à moitié …

 

   On  fera une gare de passage .Oui, mais l’avant-projet de la Compagnie du Nord est repoussé. Il faut que la Compagnie trouve une autre solution que celle qui consistait à tracer une boucle sur Saint-Maur, en bouleversant le quartier du Parc Monceau.

   Les ingénieurs ont déjà étudié bien des plans, bien des combinaisons, c’est autre chose encore qu’il faudra présenter :

Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage…

 

*

**

   Supposons – c’est entièrement gratuit, n’est-ce-pas ? – que toutes ces choses finissent par aller bien. Les événements suivraient alors leur marche (à l’allure administrative, naturellement). La question financière serait élucidée dans son principe, la Compagnie soumettrait un avant-projet nouveau en tenant compte des observations faites par la Commission qui vota le principe. Une nouvelle Commission l’examinerait et, s’il était jugé cette fois, en rapport avec les possibilités financières, le sanctionnerait d’un avis favorable.

 

   Le Ministère, qui serait saisi du dossier, en saisirait ensuite le Parlement qui devrait voter la déclaration d’utilité publique.

 

   Ensuite ? – Ensuite la Compagnie établirait un plan parcellaire déterminant des expropriations à effectuer. – Travail long et délicat.- Puis ? – Puis le projet ainsi définitivement mis au point ferait l’objet d’une enquête de « commodo et incommodo ». Et enfin, les travaux pourraient commencer.

   Ils ne s’effectueraient que par tranches pour des raisons budgétaires et aussi pour que la transition entre les deux installations soit suffisamment douce pour ne pas gêner en quoi que ce soit le trafic du chemin de fer.

 

*

**

 

   Combien d’années va demander l’exécution de ce programme ?  Nous n’en savons absolument rien ! Nous venons de supposer que toutes les choses allaient bien. Or, nous l’avons déjà dit, toutes les choses ne vont pas bien. A commencer par la plus importante de toutes :

La question finances.  – Et celle-ci est pour le moins indispensable…

   Nous rappellerons une prochaine fois les difficultés existantes…

J.D.

 

 

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 08:22

 

 

L'organisation Municipale de Lille avant la Révolution

 

suite

 


    Chaque bourgeois (de burgenses , bourg, habitant)  n’était « en tout » justiciable que des échevins. L’échevinage possédait le droit de haute, moyenne et basse justice, c’est-à-dire le justice complète, et aucun seigneur ni aucune juridiction ne pouvait assigner un lillois ayant titre reconnu comme tel à comparaître devant lui ou elle.

 

    Le seigneur, plus tard le roi n’avait aucun droit de lever des impôts sur Lille. Il devait simplement fixer le montant des charges que les lillois devaient supporter, le Magistrat de Lille acceptait, discutait ou rejetait sa demande (en principe, il acceptait souvent) et répartissait comme il l’entendait entre les citoyens la quote-part de chacun. On voit que le mot « Liberté communale » était alors une réalité.

 

    Guy de Dampierre accepta une clause de la charte en vertu de laquelle le Comte de Flandre devait « le premier » jurer d’observer la Loi de Lille avant que le Magistrat lui jura fidélité. Louis XIV, en 1667, se conforma à cette règle, mais son successeur, Louis XV, crut voir cette coutume humiliante pour la royauté. On vit alors les fiers bourgeois de Lille refuser tout serment de fidélité au puissant roi de France, et en effet, ils ne furent jamais liés par un serment envers ce prince qui n’avait pas accepté intégralement la Loi de Lille. (2).

 

    Dans des chroniques suivantes, nous examinerons divers points pour parfaire une connaissance élémentaire de nos anciennes libertés communales. Nous parlerons notamment de la justice, des impôts, des octrois, des coutumes, etc…                       

 

 

F. Vancoillie

 

 

    (2) Ce refus de Louis XV fut un véritable événement, mais rien n’y fit. Les échevins refusèrent catégoriquement de prêter serment de fidélité envers le monarque qui ne se conformait pas à une simple question de forme, car le roi acceptait en principe la charte et les privilèges de Lille.

   

 

 

fontaine--copie-8.jpg

 

 

L'ancienne Halle Echevinale de Lille

 

Ce bâtiment se trouvait place du Théâtre. Le café Lalubie, disparu de nos jours, possédait encore dans son grenier des dorures provenant de l'ancienne chapelle de la Halle eschevinale (histoire de Lille, Victor Derode).


Le café Lalubie fut lui-même remplacé par la mùaison Thiéry Aîné et Sigrand, démolie lors de la construction du théaâtre. La cloche du effroi dite "bancloque" (cloche des bans) se troiuvait avant la Révolution, à l'église Saint-Maurice,  on ne sait exactement ce qu'elle est devenue (probablement fondue pendant la Terreur).

Le balcon au-dessus de la porte se nommait "Brétêque", c'était là que le mayeur proclamait aux lillois les résolutions du Magistrat de Lille.

 

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 08:12

L’Organisation Municipale de Lille avant la Révolution

 

     La Révolution de 1789 a doté chaque ville et chaque village d’une administration particulière dite municipale. Plusieurs fois remaniée, cette organisation est actuellement régie par la loi de 1884 ayant établi l’ordre actuellement observé.    

 

    Ce serait toutefois une grave erreur que de croire qu’avant 1789 les communes n’étaient point gouvernées ; il faut simplement différencier qu’avant la Révolution chaque ville possédait une administration personnelle, tandis que de nos jours, le pouvoir central a égalisé les droits et les devoirs.

 

    Il est de coutume de dire que les « Communes » soit l’affranchissement des villes, sert de liaison avec la féodalité et le régime actuel. En effet, calquées en principe sur les « municipes » romains, nos chartes de villes du Moyen-âge sont le pas le plus accentué fait vers une organisation administrative.

 

    Toutes proportions gardées, les anciennes organisations municipales étaient admirables, et nos historiens n’ont pas craint d’affirmer que dans les lois actuelles les villes avaient perdu toutes leurs libertés.

 

    Si nous prenons par exemple la charte dite « La Loi de Lille », on est amené à admirer les particularités sages et prévoyantes qu’elle contenait. Elle n’est cependant point la première forme municipale lilloise ; longtemps avant son apparition, la ville possédait son Echevinage et des privilèges (en 1128, Guillaume, comte de Flandre, perdit sa couronne pour les avoir violés), mais elle est la première reconnaissance officielle. Elle fut donnée à Lille par la comtesse Jeanne de Constantinople peu de temps après la bataille de Bouvines, et plus tard, Guy de Dampierre reconnut encore aux Lillois de nouveaux privilèges.

 

    La Loi de Lille accordait « le gouvernement » et l’administration de la ville à une assemblée nommée « Magistrat de Lille »  et composée de :

 

    1° Douze échevins élus par le comte de Flandre sur une liste de candidats présentée par les quatre curés des paroisses de Lille (St-Etienne, St-Pierre, St-Sauveur,  St –Maurice). Pour être échevin, il fallait être lillois et inscrit sur le registre de la bourgeoisie, être honorable et agréé par les bourgeois.

    Ces échevins élisaient ensuite le plus notable d’entre eux comme « Mayeur ». Le mayeur était le premier magistrat de Lille.

 

    2° L’assemblée se complétait ensuite à 25 membres par la présence de :

         a)  « rewart » chef de la police et des milices lilloises, élu par les échevins ; c’était souvent le mayeur sortant.

         b) 4 « voir-jurés », conseillers légistes élus par les échevins ; c’étaient les gardiens attitrés des privilèges de Lille.

         c) 8 « jurés » choisis par les échevins également parmi les bourgeois notables.

 

    De plus, l’échevinage nommait des fonctionnaires ne faisant pas partie du Magistrat mais ayant des fonctions publiques du ressort municipal, c’étaient : 

       1° Les huit hommes remplacés de nos jours par nos conseillers prud’hommes, ils réglaient aussi les impôts et conféraient le titre de bourgeoisie.

       2° Les cinq « paiseurs », devenus aujourd’hui les juges de paix (1).

 

    L’Assemblée « se renouvelait » c’est-à-dire, réélue chaque année le jour de la Toussaint. Plusieurs fonctions étaient rééligibles, d’autres, au contraire, ne pouvait durer plus d’une année.

 

 

(1) Il y avait aussi l’institution des gardes « orphènes » chargés de surveiller la gestion des biens des orphelins mineurs. Les tuteurs des orphelins devaient chaque année rendre compte aux  gardes orphènes de leur gestion. A noter que cette institution qui ne coûtait  

 «  rien aux orphelins personnellement » n’est nullement remplacée de nos jours et qu’elle serait pourtant très utile.

   

à suivre


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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 17:50

Bonaparte, Premier Consul à Wazemmes

 

    Après la tempête, le calme était revenu … La Révolution Française venait d’éclater sur le monde comme une énorme bombe sur une vieille forteresse et partout l’ancienne société craquelait en Europe. Cependant, si les principes de la Révolution étaient bons, les moyens avaient été regrettables, et après les hurlements de la Constituante, les tergiversations de la Législative, les décapitations de la Convention et les fourberies du Directoire, il fallait un gouvernement, un vrai gouvernement pour terminer la tourmente, une organisation pour conserver les principes. C’est ce qui explique la dictature de Bonaparte et le despotisme de Napoléon.

 

    La première impression que le Consulat, sorti du 18 brumaire, donna aux Wazemmois, fut plutôt … pénible. Il fallait fournir six conscrits pour l’armée de réserve qui se formait à Dijon. C’était la première forme du service obligatoire, hélas ! elle devait gravement s’amplifier les années suivantes.

 

    Mais néanmoins, le Consulat résistait à l’expérience. Depuis longtemps le peuple était fatigué de l’anarchie ; or, l’ordre se rétablissait en France, on pillait moins les diligences, la sécurité renaissait dans les villes et les villages, les finances étaient mieux gérées, le commerce reprenait, les sans-travail étaient chaque jour moins nombreux ; aussi quand la visite de Bonaparte fut annoncée dans le Nord, ce n’était pas seulement un général victorieux que l’on se préparait à recevoir dignement, c’était déjà l’idole du peuple, c’était l’organisateur ayant su remettre de l’ordre dans le chaos.

 

    Le 17 messidor an XI, le Maire de Wazemmes, Lefranc-Duplouy, accompagné de ses adjoints Petit et Bauvin, saluait, à cinq heures et demie du soir, au faubourg de la Barre, le premier magistrat de la République Française. Quand le premier Consul apparut avec son escorte, composée de la garde d’honneur (fournie par la garde nationale de Lille) partie à sa rencontre, de la garde consulaire et des mameluks que Bonaparte avait amenés d’Egypte, ce fut du délire. Une acclamation formidable, qui fut entendue jusque dans Lille, salua son arrivée en exprimant le sentiment populaire : « Le voilà ! …(1).

 

    En effet, depuis longtemps à Wazemmes comme partout, on attendait un homme. Cependant le génie ne venait point seul et l’ambition devait perdre un jour celui qui était devenu un fétiche.

 

    Le Consulat devait peu durer : « Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte » dit le poète. Hélas, jamais un génie aventureux n’avait trouvé, autant que Bonaparte, aussi belle occasion ; comme Victor Hugo l’a chanté, il devait devenir :

 

… Celui qui, plus grand que César,

Plus grand même que Rome,

Absorbe dans son sort,

Le sort du genre humain …

 

    Le despote qui devait glorieusement finir à Sainte-Hélène en 1821, était indispensable à la France en l’an XI. Ce sont des secrets d’Histoire que le profane ne comprend pas toujours, que le politique explique par des phrases préparées …, mais que l’on ne peut définir que d’un mot … « Le besoin du moment ».

 

F. Vancoillie

 

 

(1) Bonaparte avait déjà visité Gravelines, Dunkerque, Cassel, Bailleul, Armentières, quand il arriva à >Lille. Partout « les fleurs jonchaient les routes qu’il empruntait… » Il traversa Wazemmes en voiture et monta à cheval à la Porte de la Barre  pour entrer à Lille. Quand il parut à l’angle de la rue Esquermoise et de la Grand’Place, ce fut un enthousiasme extraordinaire tel que Lille en vit rarement, la Place, était noire de monde et de partout la foule était accourue pour acclamer le vainqueur de la campagne d’Italie, que le Directoire avait fait dictateur par sa maladresse en cherchant à le perdre par des manœuvres fourbes. En offrant à Bonaparte les clefs de la ville de Lille, M. Gentil-Muiron, maire de la ville, fit le discours suivant : » ….. Général, voici les clefs de Lille ; si les habitants furent assez heureux pour les conserver contre les efforts d’une armée ennemie, ils sont fiers aujourd’hui de vous les offrir sans taches… ».

 

 

Nous publions cet article à titre simplement documentaire, sous la seule responsabilité de l’auteur.

 

 

fontaine--copie-7.jpg

 

Buste de Bonaparte, Premier Consul

par Corbet (Musée de Lille)

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 09:02

La Porte des Malades

 

    Actuellement, pour se rendre compte de ce qu’était la Porte des malades, il faut se placer assez loin du monument, aux environs du boulevard des Ecoles, la façade visible de ce point est le seul reste authentique de la construction de Vauban. Les autres sculptures aperçues sur les autres faces, et notamment de la rue de Paris, sont des ajouts de 1895 pour la beauté générale de la porte et son plus facile entretien.

 

    Nous donnons deux gravures de cette richesse locale. La première représente la Porte des Malades encastrée dans les anciens remparts disparus. La seconde donne une coupe longitudinale  de la porte, c’est un dessin fort intéressant et permettant de juger exactement la transformation faite en 1895.

 

    Ajoutons que la Porte des Malades devait son nom à  Wazemmes, dont un faubourg portait le nom de « faubourg des Malades » à cause de la léproserie ou « Bonne maison des ladres » construite où est maintenant la gare Saint-Sauveur.

 

    Avant la Révolution, la rue de Paris, après avoir porté le nom de la rue de la Cordwannerie (cordonnerie), était aussi appelée rue des Malades pour la même cause.

 

    Et somme toute, la porte de Paris démontre actuellement qu’il est très souvent possible de conserver des vieux monuments historiques sans nuire, ni à l’esthétique ni aux besoins du progrès. Dernièrement le Comité Flamand, après une visite de la Citadelle, faisait judicieusement remarquer qu’en supprimant « le chef d’œuvre de Vauban » on risquait de détruire le Bois de la Deûle et le jardin de la Citadelle (Bois de Boulogne), et que les Lillois perdraient ainsi leur seule et belle promenade actuelle.

 

    Si la porte de Paris avait été sacrifiée en 1858, aurait-on pu par un autre moyen embellir le quartier qu’elle favorise par sa présence aujourd’hui et le faire d’aussi belle façon ?

 

                                                                                                                                                                                    P. Vancoillie

 

fontaine--copie-6.jpg

 

Ce desssin, montre le détail des fortifications de Vauban. En avant de la porte, à gauche, s'avance un bastion, d'autre part, derrière le massif de la porte même, le système des casemates et des logements est parfaitement représenté. Cette coupe provient d'un plan manuscrit ayant appartenu à M. de Meunynck.

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 08:20

La Porte des Malades

 

 

     Depuis la Révolution, elle est nommée communément « Porte de Paris ». C’est le magnifique arc de triomphe s’érigeant à l’extrémité de la rue de Paris et c’est certainement un des plus beaux monuments de Lille actuelle.

 

    Et ce joyau architectural intéresse Wazemmes au plus haut point. En effet, entre Lille et Wazemmes il existait, dans les fortifications, trois communications ou « portes », c’étaient : 1° La porte des >Malades ; 2° La porte Notre-Dame ou de Béthune (place Richebé actuelle) ; 3° la porte de la barre (pont de la Barre).

 

    Avant 1667, les deux premières existaient déjà, mais elles furent démolies par Vauban et remplacées par des constructions nouvelles vers 1670 (1). C’est à cette époque qu’il fut décidé qu’une des portes de Lille serait un arc de triomphe élevé à la gloire de Luis XIV. Simon Vollant, sieur des Werquins, se vit confier par Vauban l’architecture du monument et il fut dit que ce serait la Porte des Malades qui remplissait le mieux les conditions de situation pour devenir la plus belle porte de Lille.

 

    L’érection de cette porte eut lieu en 1682 Ce fut le couronnement des travaux de fortification du grand ingénieur Vauban.

 

    Outre la richesse de conception et la beauté générale, il est une particularité qui donne à la porte des Malade une valeur très particulière, c’est que « elle la seule porte de place forte ayant comme ornementation sculpturale un fronton élancé ». Ce détail donne à notre sujet un intérêt unique n’ayant pas échappé à nos érudits.

 

    Au démantèlement de 1858 il fut décidé que l’œuvre de Simon Vollant serait conservée, et en effet elle subsista telle qu’elle était dans l’état primitif, c’est-à-dire simplement veuve des courtines qui la flanquaient et débarrassée de ses terrassements jusqu’en 1895.

 

    A la fin du XIX° siècle, la municipalité lilloise, dirigée par M. Géry Legrand, résolut, comme embellissement de la ville, de restaurer la vieille porte dont les motifs avaient grandement besoin d’être retaillés et de lui donner un aspect plus esthétique en accolant à la façade principale une façade dite « intérieure ». L’inauguration des travaux, c’est-à-dire de la porte de Paris (état actuel), eut lieu en 1895, à l’occasion des fêtes universitaires de Lille, transfert des Facultés de Douai à Lille, et un détail typique de cette inauguration fut la nouvelle survenant inopinément en ville de la mort de Pierre Legrand, le frère du maire de Lille, au moment même des discours officiels.

 

                                                                                                                                                                             à suivre....blog-porte-P-.jpg

 

 

La porte des Malades (état primitif)

 

 

 

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 08:50

15 Juin 1924

 

Fédération d’Escrime du Nord de la France

 

            S.A.G. 11013 – Salle Jeune Garde de Wazemmes

 

            Messieurs,

 

    La « Jeune Garde de Wazemmes » chargée par la Fédération d’Escrime du Nord, de l’organisation du Championnat fédéral de Fleuret, deuxième série, vous prie de bien vouloir y assister. Cette épreuve se tirera le :

   

      Dimanche 15 juin 1924, à 9 h 30, dans la salle du café du lion d’Ord, 200, rue Léon Gambetta, Lille,

 

    Sous le règlement de la Fédération Internationale d’Escrime. Les tireurs devront être porteurs de leur licence régionale ou internationale 1924, faute de quoi la participation aux épreuves leur serait interdite.

    Le droit d’inscription pour cette épreuve est de 2 francs (deux  francs) par tireur à faire parvenir avant le 10 juin 1924 à M. Vanhoecke, 233 bis, rue Léon Gambetta à Lille en même temps que les engagements.

   

    Deux primes de 50 francs seront attribuées aux professeurs des deux premiers tireurs classés dans la finale, sans que toutefois ces primes puissent être cumulées Au cas où un professeur aurait deux élèves se classant premier et deuxième, la deuxième prime serait donc remise au professeur du troisième.

 

    Recevez, Messieurs, nos cordiales salutations.

 

fontaine--copie-5.jpg

 

    poignée d'épée d'honneur offerte aux canonniers Lillois par la garde nationale de Paris

en souvenir du glorieux siège de Lille en 1792.

 

 

N. B. – Le championnat est réservé aux escrimeurs n’ayant jamais figuré dans une FINALE de championnat ou de Tournoi, régionaux et autres. Les six premiers seront classés d’office en première série pour 1925.

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 08:47

 

Le Général Chartran

 

Suite

 

 

     Mais les erreurs répétées des « incorrigibles Bourbons et surtout le buté Charles X commirent, amenèrent en 1830 un changement de régime. Louis–Philippe fut proclamé « roi des Français » et avec plusieurs bannis de la Restauration rentrèrent en France. M. Petit fut du nombre et le roi le nomma « maire de Wazemmes » après la démission de la municipalité légitimiste précédente.

 

    Redevenu maire de sa commune, M. Petit n’eut garde d’oublier son vieil ami Chartran (1), tombé victime de son dévouement à la cause qu’il aimait. Et c’est pourquoi, en 1832, eut lieu dans le cimetière de Wazemmes (alors situé entre les rues des Sarrazins, Corneille, d’Iéna et Racine d’aujourd’hui), l’inauguration du document au héros que M. Petit ne voulut jamais considérer que comme « assassiné juridiquement », ainsi qu’il fit tracer sur l’épitaphe.

 

    Inutile de dire que sous Louis-Philippe, alors que le Prince de Joinville allait à Ste Hélène pieusement recueillir les cendres de Napoléon, que partout les bonapartistes jusqu’alors traqués par les « ultras » pouvaient enfin proclamer leur sentiment au « génie », que dans les gardes nationaux de Lille et de Wazemmes  il y avait encore des « recrues de Waterloo », et que les vieux avaient encore devant les yeux les gloires d’Austerlitz, d’Iéna, de Wagram et de la Moskowa, l’inauguration fut enthousiaste et que les grognards pleurèrent d’émotion (2).

 

    Le maire de Wazemmes lui-même était ému aux larmes. Il accomplissait une mission ; aussi quoique la haine ne soit jamais une vertu, on pardonna la tournure aiguë de l’inscription que M. Petit fit graver sur la stèle funéraire. En 1861, le cimetière de Wazemmes fut transféré extra-muros et devint le cimetière du Sud ; la pyramide y fut transportée et placée à l’endroit où elle se trouve encore aujourd’hui.

 

    Et voilà pourquoi les vieux Wazemmois, ceux qui, en 1832, avaient tout enfant assisté à l’inauguration, conservaient précieusement une giberne, un ceinturon, une défroque d’uniforme, une relique quelconque que leurs « papas » portaient comme gardes nationaux le jour de « Chartran ».

 

  Et c’est pourquoi encore, en faisant promener « leurs fieux » (petits-enfants), ils allaient au cimetière devant ce souvenir de leur lointaine jeunesse et qu’assis sur un banc voisin ils contaient en traçant avec leur canne des dessins sur le gravier. Qu’elles étaient profitables ces leçons du grand-père ! … Quelle impression elles faisaient sur les jeunes âmes, quelles générations elles forgeaient ! Et quand depuis longtemps le grand-père lui-même s’était endormi en paix, qu’il repose près de Chartran dans le cimetière du pays natal, du vieux Wazemmes de jadis, les contes et anecdotes reviennent souvent à l’esprit et parfois une larme de salutaire émotion tombe des yeux de l’enfant devenu homme, revivant sa propre histoire entrevoyant quelques instants et le bon vieux aux cheveux blancs et les choses d’antan chères aux disparus.

 

    On comprend alors la raison qui attache tant d’esprits à une passion, à l’Histoire ! Quel beau tissu de faits que cette Histoire de France où des hommes comme Chartran surent mourir pour un idéal ! Quelle douceur de sentiments dans l’étude de l’histoire locale où ces beaux faits sont situés, encadrés, reconstitués pour ainsi dire, où chaque pierre a une voix, chaque route une vie et chaque objet une raison.

 

    Il est vrai que la politique parfois en abuse ; Il faut bien être osé pour ne pas respecter ses aïeux parce que peut-être ils n’avaient point nos idées politiques, comme si chaque époque n’avait pas ses besoins, ses hommes et ses choses !

 

                                                                                                                                 Vancoillie

 

(2) La Garde Nationale de Wazemmes se composait alors de 287 hommes, ce qui montre l’importance de ces organisations locales militaires véritablement capables de rendre service et que des ignorants ont trop souvent stupidement tournées en ridicule. Quant à la Garde Nationale de Lille, elle comprenait, outre l’infanterie et la cavalerie, quatre compagnies de canonniers sédentaires, elle était sous le commandement du colonel J. Brame, ex-aide de camp du maréchal Augereau, ancêtre de M. A. Brame (pharmacien de la rue Léon Gambetta).

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 09:57

Souvenirs d’Antan

 

Le Général Jean-Hyacinthe-Sébastien Chartran

 

    Au cimetière du Sud, au milieu d’un petit rond point ombragé de cyprès et d’arbres majestueux, dans le silence respectueux de la mort, se dresse une pyramide quadrangulaire d’un style peu compliqué, s’élevant majestueusement sur un petit tertre verdoyant.

    Sur la stèle de la pyramide, le promeneur lit cette inscription curieuse :

 

 

« Chartran, Jean-Hyacinthe-Sébastien, Maréchal de Camp, né à Carcassonne

Le 28 janvier 1779, assassiné juridiquement à Lille, le 22 mai 1816 »

 

    Et au verso du monument l’explication suivante :

 

« Au Général Chartran, la Garde Nationale de Lille et de Wazemmes MDCCCXXXII  (1832).

 

    Ordinairement sur les visages des visiteurs, ces deux inscriptions  qui ont d’ailleurs quelque chose de pénible et d’indéfinissable, laissent paraître une émotion respectueuse.

     Sans bien connaître les faits, le promeneur évoque en souvenir la chute de l’Empire, la Restauration, la mort du maréchal Ney, de La Bédoyère, etc …

    Autrefois …, il y a vingt, trente ans et même plus, autour du monument on voyait souvent des grands pères conter à leurs « fieux » l’histoire de Chartran.

 

   Hélas, aujourd’hui il n’en reste guère, et il me souvient encore du mien, un bon vieux Wazemmois ne sachant ni lire ni écrire et qui fut pourtant en bien des circonstances analogues, mon premier professeur d’histoire locale.

 Les vieux … ayant été jadis gardes nationaux, souvent fils de soldats de Napoléon, aimaient Chartran …, on le comprend, on ne comprendrait point le contraire.

 

    Mais pourquoi donc est-ce au cimetière de Wazemmes, car le monument avant d’être au cimetière du Sud, fut érigé dans l’ancien cimetière (actuellement square Ghesquière), et non à Lille* où Chartran fut exécuté, que le souvenir de ce brave du premier Empire est conservé si précieusement ?

 

    Pourquoi ? … c’est toute une histoire que nous vous contons ci-dessous.

Le général Chartran était au nombre des vieux soldats de Napoléon qui, pendant les Cent Jours, avait abandonné la cause de Louis XVIII pour son idole … Louis XVIII, plein de bon sens, aurait volontiers oublié …, ce prince expérimenté se rendait compte que la Royauté ne pouvait se maintenir à coups de fusils, mais il y avait les ultra royalistes, plus royalistes que le roi, et le comte d’Artois (le futur Charles X) qui , « n’ayant rien oublié » et malheureusement rien appris non plus depuis 1789, voulaient des exemples …

 

    Louis XVIII dut leur céder … Ney, Chartran, La Bédoyère et quantité d'autres furent fusillés pour « haute trahison et lèse majesté ». Hélas ! … c’était une première erreur que les Bourbons devaient payer très cher !

C’eut été magnanime de pardonner, dit M. Salembier, en tous cas c’eut été beaucoup plus habile…

Mais un intérêt tout spécial attachait Wazemmes au Général Chartran.

 

                                                                                                                                                                  à suivre ...

 

 

* Il faut signaler qu’il n’y avait pas de cimetière dans Lille intra muros. Les Lillois étaient enterrés soit au cimetière de Saint Maurice des Champs, soit à Esquermes, soit à Wazemmes.

 

 

 

 

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