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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 16:05

Souvenirs d’Antan

N°1O – septembre 1922


   En 1449, notre église avait déjà besoin de grosses réparations ; pour les effectuer, il fallut « depuis 10 à 12 ans 1.000 livres par ».
    Le 27 mars 1606, une tempête détruisit le clocher, pour ne pas imposer davantage ses sujets, le seigneur de Wazemmes (évêque de Tournai) vendit les arbres du cimetière qui furent remplacés par de jeunes plants. Cette vente permit la réparation nécessaire.
   En 1680, le chœur fut complètement restauré.
   En 1691, on vendit une deuxième fois les arbres du cimetière pour réparations générales à l’église.
   Le 15 juin 1755, la foudre endommagea gravement le clocher et les cloches. Le tambour communal, alors Sébastien Le Noir, dut annoncer les offices avec son instrument et reçut 30 patards pour ce travail supplémentaire.
 Au début de la Révolution, le culte fut assuré par le curé Bouchard, « assermenté » devant la loi, mais bientôt, par la suppression du culte pendant la Terreur, l’église abandonnée devint « l’Edifice public », lieu de réunion de la « Société Populaire de Wazemmes », club jacobin terroriste. Sur le fronton du portail on fit graver ces mots : « le peuple français croit à l’existence de l’Etre suprême et à l’immortalité de l’âme », et l’église servit alors au culte de l’Etre suprême, religion créée par Robespierre. Le maire célébrait des offices religieux de concert avec un vicaire ecclésiastique, tandis que le curé Bouchard était en prison à Arras. Les registres paroissiaux  portent les indications de ce singulier service cultuel. En voici copie strictement conforme :

            Année 1794.        Lundy, 6 janvier, fête de l’épiphanie
                                         Mariage par le merre (sic)
                                       Mardi 7 janvier,
                                          Obit de l’an de J.B. Cavroy
                                     Par le merre.
                                  Mercredi 8 janvier
                                            Obit des pauvres, par le vicaire, etc…

 

   Enfin le 5 pluviôse de l’an 7 (24 janvier 1799), l’église de Wazemmes fut mise aux enchères à Douai, comme bien national. Elle fut adjugée à Durot de Wazemmes qui la paya 75.000 francs en assignats (1.500 francs numéraire), valeur de la mise à prix et faute d’autre acquéreur, au 38ème feu. Elle fut démolie, et en 1802, les matériaux provenant de sa démolition encombraient encore le cimetière environnant.
     Wazemmes n’eut pas d’autre église avant 1821 ou fut construite l’église servant aujourd’hui d’école publique, rue du Marché (actuellement station de métro Gambetta). Pendant cet intervalle, les offices religieux se célébraient dans le salon du presbytère qui devint ensuite Mairie de Wazemmes (commissariat de Wazemmes place Ph. de Girard).
   Humble église villageoise, notre vieux sanctuaire disparu est le meilleur élément de comparaison entre Wazemmes d’antan et Wazemmes d’aujourd’hui.   
                                                                                                                                                                                F. Vancoillie

 

1-ere-eglise-Waz-square-copie-2.jpg

marche-girard.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

            1ère église de Wazemmes  détruite en 1797                                 le marché s'est installé au cours du XIX° siècle

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 16:16

 

 

Souvenirs d’antan
N° 10 – septembre 1922

 

La première église de Wazemmes

 

  L’antique église de Wazemmes-village aurait-elle pu être conservée dans Lille-capitale ?
  Ce monument rustique serait certainement un précieux souvenir historique. Cependant, il est inutile de discuter la question, notre église ancestrale étant à tel point disparue que pas même un dessin authentique n’en est parvenu jusqu’à nous. Seule une reconstitution faite récemment par M. A. Salembier peut nous donner une idée générale de ce bâtiment, les documents manquant absolument pour en certifier le détail des vitraux, portiques, sculptures, etc…
   Dans l’histoire de Wazemmes, notre historien local nous donne cependant une description minutieuse de la petite chapelle paroissiale, ce serait une grande lacune dans notre chronique wazemmoise de passer ce sujet sous silence.

   L’église paroissiale était alors située place Philippe de Girard actuelle. C’était là que se trouvait, avant la révolution, le centre de Wazemmes. Selon les indications relevées sur différents plans et d’après les substructions en pierres blanches trouvées en 1901 en bâtissant la seconde partie de l’établissement Crépin, l’église coupait la rue Lavoisier actuelle dans toute sa largeur. Le clocher se trouvait à la limite de la rue Lavoisier entre la première et la deuxième partie de la maison Crépin et le chœur vers l’emplacement de la bascule publique. Ce monument bâti en briques et pierres blanches avait environ 200 pieds de tour.
   Un clocher surmontait l’église dans laquelle on entrait par un grand et un petit portail. L’édifice était composé de trois nefs. Dans la nef centrale se trouvait le grand autel ; dans la nef latérale de gauche se trouvait la chapelle N.D. de Bohain, dans celle de droite, la chapelle Saint-Nicolas.  L’église était blanchie à la chaux. Le pavé en pierres bleues était entrecoupé de pierres tombales blanches.
   Les fenêtres aux vitraux plombés ne contenaient pas de sujets religieux. Plusieurs stalles étaient occupées le dimanche par les autorités, marguilliers, échevins, pauvrisseurs, etc…Une chaire de vérité en bois s’appuyait sur un pilier de l’église.
   C’est sur l’emplacement de cette église que reposent encore vraisemblement tous les anciens pasteurs de Wazemmes qui gouvernèrent la paroisse pendant le XVII° siècle, etc…
   C’est à cette modeste chapelle que nous devons la première  preuve historique de l’existence de Wazemmes. Pour la première fois, notre village est cité dans un écrit de 1065, accordant au chapitre de la collégiale Saint-Pierre de Lille une partie des revenus de notre église (Apud Wazemias bodium ecclesiae).
   Ce fut d’ailleurs heureux pour nos aïeux que d’avoir à cette époque une protection de ce puissant chapitre, collège réputé qui fournit au moyen âge toute une lignée de savants dont s’enorgueillit l’histoire lilloise. Ce chapitre fut jusqu’à la Révolution une véritable académie flamande, plusieurs dénominations de rues de Lille ont gardé le souvenir des plus savants chanoine de cette célèbre collégiale.

 

 

1-ere-eglise-Waz-square-copie-1.jpg

 

à suivre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 16:20

Journal de la rue Léon Gambetta

 

Souvenirs d’Antan – N° 9 août 1922  - suite.

 

   Les évêques de Tournai furent de bons seigneurs pour nos aïeux. Wazemmes leur plaisait beaucoup par son silence, son aspect pittoresque, son site agréable. Ils n’y paraissaient guère que pour se reposer dans leur château qui était leur résidence d’été ; ils abandonnaient leur autorité à un « bailli » chargé en bloc de l’administration de plusieurs villages. A la tête de chaque commune appelée alors « paroisse », un « lieutenant » était chargé des choses du gouvernement local. Un ou plusieurs « sergents » faisaient respecter les ordonnances, ces derniers fonctionnaires étaient analogues à nos gardes champêtres actuels. L’état civil était tenu par le curé de la paroisse au moyen des « registres paroissiaux ».

   Plus tard, et conformément aux édits lancés par Choiseul, ministre de Louis XV, le seigneur se fit aider dans l’administration par quelques notables appelés « gens de loi » ou eschevins ». Une halle ou maison eschevinale devint nécessaire et fut construite en 1775, c’était alors, nous dit M. A. Salembier, la deuxième maison à droite rue Lavoisier actuelle en entrant par la rue des Stations.

    Il est délicat de juger l’ancienne administration seigneuriale avec la justice nécessaire à tout jugement d’histoire. Cette administration fut incontestablement défectueuse « jusque dans la racine ». Certains seigneurs furent bons, justes, loyaux, d’autres furent au contraire tyranniques, injustes, arbitraires. Pour être juste, il faudrait examiner chaque localité séparément, la chose est impossible.

   Il faut reconnaître qu’au moyen âge, les villes et villages sans cesse exposés à l’incendie et au pillage, furent vaillamment défendus par les seigneurs qui les défendant militairement, les administraient en même temps par la force des choses. Quand la situation politique n’exigea plus la protection féodale, les seigneurs n’en conservèrent pas moins leurs privilèges. Ces privilèges ne correspondant à des services réellement rendus devinrent intolérables aux habitants des villes et des villages, la plupart du temps écrasés d’impôts et d’obligations multiples sans autre règle que la fantaisie du châtelain gouvernant.

   Le chaos des organisations communales dans lequel l’ancien régime ne sut, malgré une bonne volonté évidente, mettre aucun ordre, irrita en outre le peuple qui se rallia aux idées nouvelles, et l’on vit s’organiser des « municipalités » à peu près telles qu’elles sont encore aujourd’hui. Le résultat fut qu’une des premières choses qu’emporta le vent de la tourmente révolutionnaire fut la distinction entre les puissantes villes et les modestes villages : depuis 1790, une même loi municipale les regit les unes et les autres.

 

      à suivre...

                                                                                                                                          F. Vancoillie

 

                                                                               barre porte de la barre

 

                                                                               la porte de la Barre au XVII° siècle

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 23:00

Souvenirs d'Antan

 

 

   Les armes de Wazemmes doivent se lire comme suit :

 

« d’azur semé de fleurs de lis d’or, à une tour d’argent brochant

sur le tout  et sommée de deux crosses d’or en sautoir »

 

 

 

                                                                                     120px-Blason_Wazemmes_59.jpg

 

 

   A vrai dire, ce blason n’est devenu celui de Wazemmes que par tradition ; jadis seules, les villes libres ayant des organisations municipales reconnues par charte possédaient des armoiries ; les villages prenaient celles de leur seigneur gouvernant. Pour Wazemmes, ces armes sont celles des anciens évêques de Tournai, maîtres du village par droit de « seigneur du clocher ».

   En, effet avant la révolution, il y avait en France deux sortes de communes :

1° -  les villes et villages d’états, gouvernés directement par les « Etats du Territoire », c’est-à-dire le châtelain ou seigneur de l’endroit.

 2° - les villes ou « communes » ayant obtenu de gré ou de force une charte d’affranchissement, et de ce fait se gouvernant elles-mêmes. Lille, par exemple avait obtenu au XIII° siècle, de la comtesse Jeanne, une charte dite « Loi de Lille » qui lui accordait des libertés communales fort étendues, les anciens bourgeois et artisans de Lille, dit Ban Hende, avaient jadis des droits et des libertés que les citoyens de Lille n’ont plus aujourd’hui (Lille et ses instit. Comm., p ; 14).

 

Par contre, ce que les villes importantes ayant remparts pour se protéger et milices ou « serments » pour se défendre, avaient pu imposer à la féodalité, les humbles villages n’avaient pas la force de l’obtenir, ces communes étaient donc restées sous la domination féodale, sans organisation municipale proprement dite.

 

Cet état de choses dura jusqu’en 1789, bien que, à partir de Louis XIV, l’autorité royale devenue toute puissante, diminua de plus en plus le pouvoir des villes libres, violant sans cesse leurs chartes tout en déclarant les respecter, faisant de même avec l’autorité seigneuriale dans chaque domaine, égalisant un peu par ce système l’administration de toutes les communes et préparant sans s’en douter le terrain aux « municipalités » que la Révolution devait créer dans chaque ville comme dans chaque village en leur donnant des droits et des devoirs nettement définis par la loi.

Wazemmes, jadis morcelé à l’infini, comptait de nombreux petits domaines ou « fiefs » dont les principaux étaient :

 

1° - l’enclave du Tournaisis, partie centrale du village soumis à l’évêque de Tournai.

2° - Le Grand Billau, au faubourg de la Barre.

3° - Le Petit Billau, au faubourg des Malades.

4° - Le fief des Grimarest, partie du Sud-Est du faubourg Notre-Dame.

5° - Les terres dites de la Châtellenie de Lille, dont le châtelain de Lille était resté maître.

6° - La Banlieue de Lille , soumise à l’échevinage de Lille pour certain droits sur les vivres et les boissons.

7° - De nombreux petits fiefs, fief des moulins, fief de la haye, fief des Watelins, etc…

 

L’église s’élevait dans l’enclave du Tournaisis. L’évêque de Tournai était seigneur du clocher, et à ce titre gouvernait tout le village. Cependant, chaque seigneur conservait des droits sur ses terres ; cette administration embrouillée rend très compliquée l’histoire administrative wazemmoise. Telle chose était permise sur le chemin des Stations et devenait un délit sur la route Notre-Dame, de même les impositions variaient suivant les portions du territoire ; il serait trop long de détailler ici toutes les anomalies découlant du régime communal d’alors, que tous les historiens s’accordent pour déclarer absolument défectueux..

 

                                           à suivre

 

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 23:00

 

Souvenirs d’Antan - N° 8 juillet 1922  (suite)

 

 

 

    En 1821, l’érection de l’église (vieille église aujourd’hui école Pape-Carpentier)* confirma cette prépondérance ; en 1830, le cimetière fut établi rue Sarazin (espace compris entre les rues Corneille, d’Iéna, Racine  et des Sarrazins actuelles) ; la place Philippe de Girard tomba alors dans l’oubli où elle se trouve encore, malgré la Mairie de Wazemmes (commissariat de police de nos jours) restée seule gardienne des souvenirs de plus de 10 siècles et de tous les secrets de Wazemmes antique.

 

 

                                                         wz-arbonnoise-cliche-Boite3-n-79-copie-2.jpg

 

   Le « faubourg des Malades » était ainsi nommé à cause de la léproserie établie sur son territoire. La Révolution le dénomma « faubourg de Paris » mais contrairement au faubourg Notre-Dame (qui reprit son antique dénomination), ce nom resta courant dans le langage populaire. En 1834, le faubourg de Paris s’érigea en commune indépendante, sous le nom de « Moulins-Lille ». Ce fut, hélas, un bien mauvais voisin pour sa ville maternelle à laquelle il chercha continuellement noise, surtout financièrement. L’adjonction à Lille rendit cette indépendance éphémère, elle n’avait duré que 24 ans.

   Le « faubourg de la Barre » sur e territoire duquel s’éleva la citadelle de Lille, le « chef d’œuvre de Vauban », consacra à la mémoire du grand ingénieur militaire tout son souvenir. En 1850, il aspira à l’indépendance communale et au nom de « Vaubanville » mais le ministère de l’intérieur, fatigué des disputes continuelles de Wazemmes et de Moulins-Lille, ne voulut point renouveler un fâcheux précédent. Le faubourg de la Barre devenu un quartier lillois, dut se contenter du nom de « quartier Vauban » qu’il porte de nos jours. A signaler dans ce faubourg le « Manoir de Froifmetz » actuellement encore existant sous le nom de « Jardins du Prévôt » très ancien domaine seigneurial.

Dans le bon vieux temps, quand la clochette argentine de l’église de Wazemmes n’avait pas encore la sonorité des bourdons de Wazemmes d’aujourd’hui, quand l’Arbonnoise coulait limpide et torrentielle, que le murmure des eaux du canal des Stations n’était troublé que par le chant des oiseaux et que les petites fleurs des champs régnaient en maître là ou l’actualité a élevé des hauts immeubles et de lourdes usines, Wazemmes vivait d’une vie calme et douce. Petit village champêtre devenu ville industrielle, la beauté de son site, la fraîcheur de ses campagnes, l’ombrage de ses arbres sont disparus : «  Il y a beaux jours que les nymphes de Wazemmes se sont envolées » écrit M. Salembier, hélas ! de toutes ces belles choses, il ne reste que la poétique impression de tristesse d’un touchant souvenir, époque charmante qui eut comme la nôtre sa grande « raison d’être ». Le progrès a condamné impitoyablement à mort toutes ces beautés, il faut accepter le destin sans plaisir comme sans regret, car il est une loi à laquelle l’homme est obligé d’obéir, hier, comme aujourd’hui et demain, il faut vivre avec son époque, avec les avantages et les inconvénients de son siècle.

 

 

                                                                                                                                                                   F. Vancoillie

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 13:58

Journal de la rue Gambetta

 

 Souvenirs d’Antan - N°8 juillet 1922

 

La commune de Wazemmes offrait jadis une particularité dans son administration intérieure, c’était d’être formée par la réunion de trois faubourgs nettement séparés :

1°) – le faubourg Notre-Dame

2°) - le faubourg des Malades, appelé aussi faubourg de Paris.

3°) – le faubourg de la Barre.

 

   Le faubourg Notre-Dame était le plus important et formait la partie centrale, le noyau de la commune.

Il possédait l’unique église, la   maison échevinale ou mairie et le cimetière réunis sur l’emplacement de la place Philippe de Girard actuelle.

   Du côté sud du cimetière, on apercevait jadis le « château de l’évêque » dont les jardins s’étendaient jusqu’à la rue des Frères Vaillant, c’est à dire, jusque sensiblement la limite d’Esquermes.

   Sur le territoire de ce faubourg s’élevaient également le château de Donchin et les redoutes de l’Esau (palais Rameau) et de Wazemmes (Halles Centrales), ouvrages avancés de la place de Lille et destinés par Vauban à protéger la digue d’inondation de Lille en cas de siège. Cette digue occupait le terrain compris entre la rue Jacquemars-Giélée et les rues Solférino et de la Digue actuelles, c’était une des promenades les plus réputées du Département du Nord par son charme et son pittoresque.   En cas de siège, c’était pour Lille une défense naturelle de premier ordre ; par la grande inondation (fermeture de toutes les écluses) la ville était entourée d’eau sur une zone atteignant parfois plus d’un kilomètre.

   Il faut mentionner quelques fermes ou « censes » qui furent célèbres dans ce faubourg. La « cense de Saint Nicolas » ou ferme Nauvelaerts, entre autres, ne fut démolie qu’en 1809 pour le prolongement de la rue du Port, son origine remontait très loin dans notre histoire.

   « La Bouvaque » (terrain compris entre les rues de Flandre, Henri Kolb et Manuel) était le lieu où l’on enterrait les animaux morts de maladie, ou qu’il fallait abattre pour la même raison. En 1400, cette ferme était le manoir de Jehan Fremault, sur ce même terrain s’élevait un moulin, appartenant à l’Hospice Comtesse.

   La «  Ferme des Corbeaux » et la « cense des Coquelets » (environs des rues du Molinel et Jeanne Maillotte) sont également souvent citées dans notre histoire. Une rue Lilloise a conservé le nom de la dernière de ces deux fermes dont les vestiges (une tour) existaient encore dans la dite rue avant l’incendie de Lille en 1914.

   C’est le faubourg qui, de nos jours a conservé le nom et la tradition de Wazemmes. Après la Révolution, le centre de ce faubourg, jusqu’alors placé rue des Stations et place Philippe de Girard, se transporta rue Léon Gambetta où la « Nouvelle Aventure » guinguette alors en renom attirant la foule, rendit ce côté de plus en plus commercial.

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 16:09

Souvenirs d’Antan

N° 6 suite

 

   Rue Fénelon, la construction de l’aqueduc a fait mettre à jour deux sépultures romaines, des poteries découvertes au pied s’un des morts, permettent sans danger d’identifier cette époque. Place Philippe de Girard, où de temps immémorial se trouvait le cimetière de Wazemmes, l’exhumation d’une sépulture mérovingienne permet de faire remonter l’origine de ce cimetière à l’époque franque qui suit l’époque gallo-romaine.

   Wazemmes a donc été habité à l’âge de la pierre polie, à l’époque gallo-romaine, aux temps mérovingiens ; nous verrons plus tard qu’au XI° siècle, le village existe « historiquement » depuis longtemps. L’habitation s’est donc continuée des premiers âges jusqu’à nous (voir Hist. De Wazemmes de l’abbé Salembier, page 23 et suivantes).

   Quels étaient les habitants de Wazemmes pendant ces diverses périodes ?

   La seule affirmation qui puisse être faite c’est que nos ancêtres étaient des Ménapiens,( tribu gauloise).

   Il est incontestable cependant que d’autres tribus antérieures à celle-là occupèrent notre territoire M. Derode nous donne une version suivant laquelle les premiers habitants de la Flandre furent des égyptiens du temps de Sesostris, débarqués sur nos côtes à la suite des hasards de la navigation. Divers historiens pensent que les Kattes ou Suèves habitèrent également la Flandre avant les Ménapiens, Nerviens et Morins dont l’existence est historique par les « Commentaires de César » où le général romain cite ces tribus à la bataille de Presles (Maubeuge) en exaltant leur bravoure.

   L’histoire nous apprend également quels furent les compagnons de nos ancêtres, nous voulons parler des animaux féroces vivant comme eux dans les forêts primitives et dont quelques fossiles attestent la sauvagerie.

   Les Archives historiques et littéraires du Nord citent plus de vingt monstres dont la tradition a conservé le souvenir sous le nom de « dragons », c’étaient assurément les animaux féroces dont il est question plus haut. Il est certain que nos ancêtres armés de pierres et de bâtons faisaient piètre figure devant de tels ennemis, et il est facile à comprendre que la frayeur ait fait donner à ces terribles animaux des dimensions et une réputation fantastique.

   M. Derode cite comme animaux fréquents jadis dans nos régions, les loups, les castors et les … serpents.

  
   Tout n’était pas agréable… en « Wazemmes préhistorique »

 

 

                                                                                                                                                         E. Vancoillie

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 11:49

N° 6 du 1er mai 1922

 

Souvenirs d’Antan …

 


« …… .Au-dessus d’une vaste plaine couverte de saules, s’élèvent çà et là quelques monticules, l’un d’eux porte à son sommet une forteresse que la tradition attribue à Jules César et à laquelle elle impose « un nom celtique ». Cet îlot est entouré des deux bras d’une rivière sinueuse, qui, sortant de marais vastes comme des mers, forment à des distances inégales des cascades bruyantes où l’eau tombe, bondit, écume et tourbillonne .... »

 (1) Victor Derode, Histoire de Lille, tome 1 page 84.

 

   Voilà le tableau que trace un de nos meilleurs historiens du territoire de Lille et environs à l’époque gallo-romaine. L’imagination seule permettrait de décrire notre pays avant cette époque, dans les temps primitifs de l’âge quaternaire de la terre, où les forets immenses et les marécages inondables de l’ancienne Flandre étaient encore dans leur splendeur virginale.

 

   Ce n’est pas sans un certain étonnement que beaucoup apprendront que d’érudits chercheurs après avoir percé le mystère de ces temps dits « préhistoriques », ont prouvé que nos contrées étaient déjà habitées à ces époques. Il n’était pourtant pas facile, on le conçoit, de démontrer que Wazemmes était un village lacustre gaulois et que ses premiers habitants dataient de l’âge de la pierre.

 

   Pourtant malgré l’affirmation maintes fois répétée que nos contrées étaient trop marécageuses pour avoir été habitées dès les premiers temps, des fouilles, conduites avec l’acharnement et la science que M. Rigaux mettait à ces travaux, ont permis de dire avec certitude que Wazemmes datait de « la pierre polie », deuxième période de l’âge de la pierre où l’homme ignorait encore les métaux et leurs usages !

 

   Lez sol de Wazemmes a parlé …, il nous a rendu une partie des secrets qu’il conservait si jalousement. Rue Jacquemars-Giélée (maison de M. Delcourt-Decoster), qu’elle ne fut pas la stupéfaction des savants de découvrir dans notre sol, une hache en pierre polir, un silex taillé et des pilotis de chêne taillés, provenant d’habitations lacustres. Rue Solférino (maison de M. Verly, n° 7), une hache en os poli, confirme l’habitation de ces endroits en des temps impossibles à fixer.

 

   L’époque gallo-romaine nous a laissé, par son passage beaucoup plus récent (débuts de l’ère chrétienne), beaucoup de traces. Il suffit de creuser le sol de Wazemmes pour découvrir quelques restes de cette période.

 

   La rue Nationale (maison de M. Thiriez, et Blanche de Castille, ancien carmel), la rue Colson, le palais Rameau, le collège St Joseph, etc… nous ont donné des débris de  tuiles et de poteries romaines en très grandes quantités. La construction du presbytère su Sacré-Cœur a fait découvrir des silos pleins de débris de cette époque.

 

Au Palais Rameau, des restes d’hypocauste (bains romains) sont restés confondus dans les fondations de l’immeuble. Dans le jardin environnant ce Palais, on a découvert les traces des deux lits de la Deûle à des époques antérieures. Sous la fontaine Del Saulx une hache en bronze a également été retrouvée.

 

   Au collège Saint Joseph des restes d’habitations romaines et des fragments d’enduits peints attestent un degré de civilisation avancée. Et qui le croirait, on a découvert aussi des sépultures que notre sol  conservait depuis plus de quinze siècles !

  

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 17:26

 

 La rue du Marché indique qu’avant la démolition de la Nouvelle-Aventure, un marché s’était tenu dans cette rue, face à l’ancienne église (en 1840). En 1825, elle était bordée de fossés, une délibération municipale de cette époque en fixe l’alignement.

  La rue Colbert est l’œuvre de la municipalité wazemmoise de 1850 qui l’ouvrit pour relier « pratiquement » les faubourgs Notre-Dame et de la Barre c’est de là que venait son premier nom « rue de jonction ».

   La rue d’Antin devrait se nommer rue de la chaussée d’Antin (6).

   Qui se douterait que la rue de la Tranquillité était jadis « l’allée des haies » à cause des véritables murailles de verdure remplacées maintenant par les cloisons noirâtres qui l’étouffent !

   Dans le faubourg Notre-Dame (7) quelques anciens chemins méritent au même titre que la rue Léon-Gambetta le souvenir des wazemmois d’aujourd’hui.

   Le chemin des Stations au milieu duquel coulait le canal de ce nom (creusé en 1565), était la principale rue de Wazemmes d’autrefois ; douze chapelles établies sur sa longueur étaient la cause de son appellation, par suite des stations » qu’y faisaient de nombreux pèlerins se rendant à Notre-Dame de Réconciliation d’Esquermes.

   Le chemin de l’évêque (rues Charles-Quint, du Marché, de la Justice, et de Bapaume) était le chemin suivi par l’évêque de Tournai, seigneur de Wazemmes, quand il se rendait au repos dans son manoir (Place Philippe de Girard), la rue Charles Quint a conservé très longtemps le nom de « rue d’évêque ».

   Le chemin du Molinel destiné à relier Esquermes au faubourg des Moulins est devenu les rues Manuel et des Sarrazins. Une malchance spéciale s’est abattue sur les dénominations des rues établies sur cet ancien chemin. En effet le mot « Manuel » est inexplicable, et, d’après certains ne serait qu’une corruption d’écriture du mot « Molinel ». (Molinel serait devenu Malinel puis Mahnel et Mannel, enfin Manuel). Quant à la rue des Sarrazins, bien peu savent qu’elle évoque le souvenir de M. A Sarazin, ancien maire de Wazemmes. Il est probable que dans le langage populaire, « A.Sarazin est devenu « à sarrazins », et que le peintre des plaques officielles a complété l’erreur regrettable qui assimile les habitants de cette rue aux ennemis de Charles Martel à Poitiers (8). En 1825, cette dernière rue ne comptait que 28 maisons.

   Pour faire l’historique complet des rues de Wazemmes, il faudrait un volume de 500 pages… C’est trop pour le petit journal « Wazemmes » dont le format n’est pas certes la superficie du territoire qu’il défend. Souhaitons-lui de grandir avec la même vitesse… que son village !

 

 

     (6) Duc d’Antin, fils de la marquise de Montespan, sous Louis XIV.

     (7) Le manque de place nous oblige à ne citer que les rues transversales à la rue Léon Gambetta, ayant un caractère historique ; notons cependant que la rue d’Anvers qui doit son nom au siège d’Anvers (1832), et Henri Kolb, technicien distingué du département du Nord dont les services furent hautement appréciés à l’agrandissement de Lille en 1858.

 

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 11:28

Souvenirs d’Antan

 

   Les plaques indicatrices de nos rues sont un véritable dictionnaire populaire. Chaque dénomination est souvent un souvenir intéressant parfois touchant de naïveté ou des mœurs anciennes.

   Pour qui connaît le passé de nos vieilles artères lilloises, telles que par exemple les rues Esquermoise, Grande-Chaussée, de la Monnaie, etc…, l’historique en question n’est pas la partie la moins instructive, ni la moins intéressante de l’histoire de Lille.

   A Wazemmes, d’anciens et silencieux sentiers sont devenus de larges et bruyantes artères, d’autres rues sont au contraire de création toute contemporaine.

   Il y a plusieurs siècles …, la rue Léon Gambetta était un sentier menant de Lille à Loos, ce sentier suivi sans cesse par de nombreux pèlerins se rendant à Loos où le culte de Notre-Dame de Grâces était cause d’affluence, prit dans le langage populaire le nom de route Notre-Dame, ce nom s’étendit bientôt à toute l’agglomération qui prit ainsi nom de « faubourg Notre-Dame » et fut jusqu’à l’annexion de 1858 la partie centrale et la plus importante de la commune de Wazemmes.

   La révolution le transforma en « faubourg de Béthune », mais l’ancienne dénomination survécut dans l’habitude populaire. Sous l’administration Wazemmoise, la rue Notre-Dame devint « rue de Lille », cependant le dernier arrêté de la municipalité de Wazemmes (1858, maire M. Mourmant) lui rendit son nom ancien, que sous diverses formes (successivement rue Notre-Dame, rue du faubourg Notre-Dame, puis à nouveau rue Notre-Dame), elle conserva jusqu’à la mort de l’homme politique et contemporain dont elle porte le nom maintenant.

   Avant l’annexion à Lille, le terrain militaire s’étendait jusque sensiblement la rue Solférino ; les remparts s’élevaient approximativement le long du boulevard de la Liberté. C’est sur l’emplacement des glacis des fortifs disparus que sont bâties la Préfecture et les maisons de la rue Léon Gambetta jusque la place Ratisbonne.

   L’annuaire de Lille 1870 indique encore de nombreux terrains à bâtir à cet endroit. Les rues Alexandre Leleux (1) et du Maire André (2) tracées lors de la réunion des communes ne furent officiellement ouvertes qu’en 1872  sous les noms de rue Pitoux et rue du Blanc-Ballot prolongée.

   La rue Ratisbonne est l’ancien « chemin du Rattentout » élargi et aligné.

   La rue Alphonse Mercier (3) remplace l’allée du Pont-Rouge ; la rue Meurein (4) a absorbé trois vieilles allées wazemmoises, l’allée de la Grise (rue Gambetta à Ratisbonne), l’allée des blanchisseurs (Ratisbonne – Stations), la Grande Allée (Stations-boulevard Vauban). Cette dernière a conservé longtemps sous le nom de rue de la Grande Allée l’aspect champêtre de Wazemmes d’antan.

      En 1900, on y voyait encore une partie de l’Arbonnoise à découvert, hélas ce n’était plus la limpide et torrentielle Arbonnoise de jadis ! Un vestige de pont existe encore dans cette rue, face à la maison de M. Capelle, zingueur.

    La rue Mourmant (5) en détruisant pour la remplacer, l’allée de la Marquise (qui n’avait d’aristocratique que le nom) assainit considérablement cette partie du quartier.

 

    (1) A. Leleux, rédacteur en chef de l’Echo du Nord, Légataire aux Musées de Lille.

     (2) Le maire André est l’héroïque magistrat du siège de 1792.

     (3) A. Mercier, courtier de commerce, ancien adjoint au maire de Lille.

     (4) Meurein, conseiller municipal en 1870.

     (5) Mourmant, dernier maire de Wazemmes, ancien adjoint au maire de Lille.

 

     à suivre

 

 

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