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14 avril 2018 6 14 /04 /avril /2018 17:23

Les Ambassadeurs de Wazemmes ont prévu des visites du "village de Wazemmes", dans le cadre des Quartiers d'Eté les :

VENDREDI 6 ET MERCREDI 25 JUILLET

MERCREDI 8 ET VENDREDI 17 AOUT

DEPART à 14 H 30

26 RUE JULES GUESDE

ANGLE RUE ABBE AERTS

  durée 1 H 30 environ

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14 avril 2018 6 14 /04 /avril /2018 15:10

Ah ! Cour Vi ! cette forme entre deux estaminets ... La chaux ancienne ne laissait au mur salpêtré qu'une souillure verte, percée du noir des briques, dans les parties basses, à l'endroit du frottement ... Une "folle" poussait de l'eau  noire  avec un balai où sa tête n'arrivait qu'à moitié du manche ! (une enfant ou une naine ?) elle déplaçait une boue immonde et indestructible ! (Pierre Hamp, (L'enquête 1914) ... En 1880, 800 dossiers lamentables s'entassaient sur le bureau de Géry Legrand.

Ce n'est pas que les municipalités ne se soient pas préoccupées du problème du logement. Mais elles se heurtaient à la spéculation; le prix du mètre carré, qui était de 1 F en 1857, atteignit jusqu'à 700 F dès 1873 ...  La ville se plaignait de la multiplication des rues particulières (de 1878 à 1891, il fut créé 1 km 925 de voies publiques, 1 km 850 de voies privées) et de la mauvaise volonté ou du peu de ressources des propriétaires. 

En 1898 la ville ayant organisé, sur l'avis de Calmette, un service sanitaire chargé d'intimer aux propriétaires d'avoir à assainir leurs puits, ceux-ci en appelèrent à la justice de paix qui déclara illégal l'arrêté du maire... En 1901 les propriétaires du faubourg du Sud refusèrent de participer au pavage des rues à raison de 20 F du mètre.

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13 avril 2018 5 13 /04 /avril /2018 14:25

Le " colmatage " du Nouveau-Lille est d'ailleurs très irrégulier. Des espaces verts sont créés (75 Ha de 1860 à 1891) ; après les jardins du Second  Empire (promenade des Glacis ou du Préfet, square Jussieu, Ruault (près de la Porte de Paris) Daubenton, Jardin Vauban, voici le jardin d'arboriculture (1572), les squares Lestiboudois (1877-1880), le jardin botanique à Saint-Maurice (1880), le Bois de la Deûle (1882), la communication entre le Bois de la Deûle et le bois de Boulogne (1890)... Mais Saint-Sauveur, et surtout Wazemmes, Moulins-Lille et Fives restent des ghettos sans air, surpeuplés, où sévit la courette, la "rue particulière", le taudis.

En 1881, le canton sud-ouest, qui recouvre Wazemmes (50 119 habitants), Esquermes (10 952)  et Moulins-Lille (19 819) compte plus d'habitants que les autres réunis; en cinq ans il a gagné près de 10 000 habitants; Fives (27 099 habitants) en a gagné 5 852. En 1911, il y avait à Lille 882 cours ou impasses; Wazemmes en groupait 212, Fives 142, Moulins-Lille 129, Vauban 77, le faubourg du Sud 76, Esquermes 70 ... il y en avait encore 39 à Saint-Sauveur, 114 pour l'ensemble du Vieux-Lille.

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10 avril 2018 2 10 /04 /avril /2018 09:45

Entre 1870 et 1914 Lille a achevé le remplissage des zones annexées en 1858. Inaugurée le 1er aout 1870, la rue de la Gare (Faidherbe) permit de relier la gare au centre de la ville ; Esquermes se peupla. Le quartier bâti entre la porte de Paris dégagée à partir de 1873 et la place Philippe Lebon devint "le quartier des écoles", "le quartier latin de Lille", dont les bâtiments, mal groupés, avaient été conçus soit dans un style composite prétentieux (pierres aux prises avec la suie lilloise!) soit dans un style "industriel" petit et triste, l'église Saint-Michel (1875), le Temple, la Synagogue ne parvenant pas à égayer les longues et larges rues monotones bordées de maisons sans élévation ; car le triomphe de la maison uni-familiale à Lille donnait à la ville le visage d'un immense faubourg autour d'un "centre" vivant mais peu étendu.

L'angle sud-ouest du "triangle" lillois, riche encore en espaces libres, vit s'épanouir, à proximité des hôtels cossus et neufs des boulevards Vauban et de la Liberté, l'autre "quartier latin", le catholique, avec ses Facultés, ses pensionnats, ses maisons d'étudiants, ses cliniques...où triomphent un gothique sombre et anachronique qui était, pour les Catholiques d'alors, l'expression la plus haute de l'art. En 1877 la ville vendit "l'ilôt Vauban" pour la construction des docks et magasins généraux.... Partie 2 à suivre

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5 avril 2018 4 05 /04 /avril /2018 18:36

Florent Binauld, né à Lille en 1870, était un riche brasseur qui, pour lutter contre les socialistes, avait fondé "L'Union du Nouveau-Lille", groupement anti collectiviste qui groupa 2 500 adhérents. Très grand, très droit, il était le type des "hommes de droite" de l'époque, combatifs et volontiers sectaires. Parmi les conseillers municipaux citons : l'imprimeur Liégeois-Six, l'ingénieur-constructeur Georges Wauquier, le brasseur Emile Richebé de la famille de l'ancien maire de Lille.

Evidemment, cette municipalité, "conservatrice" sur le plan politique, fut violemment prise à partie par le Socialistes qu'un système électoral dépassé (ils réclamaient la "proportionnelle") avait complètement éliminés de la mairie. On le vit notamment lors des élections de 1914 quand des fraudes électorales furent imputées à des religieux français venus de Belgique : un immense cortège ouvrier réclama la déchéance de Charles Delesalle. La justice oblige à dire que la municipalité de 1904-1919 fit de gros efforts sur le plan de l'urbanisme et de l'assistance publique; les crédits d'assistance passèrent de 800 585 F en 1903 à 1 298 562 F en 1911 : il est vrai que commençait alors la crise dite de "la vie chère".

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4 avril 2018 3 04 /04 /avril /2018 17:26

L'adjoint René Baudon avait le même âge que Brackers d'Hugo; il était à la tête d'une des plus importantes usines de constructions mécaniques du nord : la firme Baudon avait été fondée à Lille en 1834; Napoléon III l'avait visitée ; depuis, elle s'était établie à Ronchin* Président du Syndicat des constructeurs du Nord, membre de la Chambre de Commerce, administrateur de la Société des Courses de Lille, c'était un "gentleman" : on le reconnaissait de loin à sa calvitie  prononcée.

L'avocat Fernand Danchin, né à Lille en 1853, était un érudit; délégué cantonal, membre, depuis 1881, de la Commission historique du Nord, Président de l'Association des Anciens élèves du lycée, on l'avait chargé des Beaux-Arts.

L'entrepreneur Marcel Laurenge, né à Lille en 1853, était adjoint aux Travaux Publics; son but : faire de Lille une capitale régionale digne de son nom; il fit tout pour donner à la ville un éclairage moderne et fut l'un des principaux artisans du "Grand Boulevard". A Lucien Crépy Saint-Léger, un industriel né à Lille en 1869, fut dévolue l'Assistance Publique; il fut le créateur du "Pain Mutuel" de Wazemmes et de l'Assistance maternelle et infantile".

 

à suivre  ...

* C'est de l'usine Baudon que sortit en 1900, la charpente du Grand et du Petit Palais pour l'exposition Universelle

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2 avril 2018 1 02 /04 /avril /2018 17:46

L'équipe qui s'installa à la Mairie de Lille en 1904 était, par rapport à la précédente, nettement plus "à droite"; son chef, qui fut maire de 1904 à 1919, Charles Delesalle, en était aussi le doyen (le plus jeune étant l'imprimeur Désiré Danel). Né à Lille en 1850, il était le fils d'Emile Delesalle qui fut président du Tribunal de commerce et de la Chambre de commerce de Lille de 1881 à 1889; lui même, riche filateur de lin, président du Comité linier où il avait remplacé Faucheur, était depuis 1898, membre de la Chambre de commerce.

Elu sur une liste de concentration républicaine il avait coutume de répéter :"Laissons notre pardessus politique au vestiaire". Grand, bel homme, armé d'un éternel cigare, silencieux et attentif, Charles Delesalle s'imposera à la reconnaissance des Lillois par son attitude courageuse durant les jours sombres de la Première Guerre mondiale**

Son premier adjoint -- chargé de l'enseignement-- était l'avocat "progressiste" René Brackers d'Ugo ; né à Lille en 1859, ce vieil ami de Géry Legrand était entré au Conseil municipal dès 1888 et au Conseil général en 1902.

La barbe en pointe, la serviette constamment sous le  bras, on l'appelait "l'homme aux dossiers"; laborieux jusqu'à l'excès, il était la conscience même.

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31 mars 2018 6 31 /03 /mars /2018 16:28

A partir de 1906 Delory est rejoint à la Chambre par son ami Ghesquière, député constamment réélu de la 2ème circonscription de Lille, qui fera partie de la Commission des mines et interviendra chaque fois que les intérêts ouvriers seront en cause. En 1914, Albert Inghels et Auguste Ragheboom siègeront aux côtés de Ghesquière et de Delory; tandis que Delory, Hentgès et Saint-Venant seront réélus conseillers généraux.

En 1914 le parti socialiste était, de beaucoup, le parti le mieux implanté à Lille, le plus nombreux le plus rayonnant. Parallèlement le nombre de syndicats affiliés à la Bourse du travail de Lille n'avait pas cesser d'augmenter : en 1904, 28 syndicats groupaient 10 031 adhérents; en 1908, 52 syndicats en groupaient près de 15 000.

              Bourgeois, tu peux en profiter              Va, tu peux jouir de ton reste     

                 Bientôt le parti ouvrier                         te chassera comme la peste

Lors du carnaval de 1896, quatre chars socialistes défilèrent. Deux mois plus tard (mai) eurent lieu les élections municipales qui virent, à côté de 23 républicains de diverses nuances, l'entrée à la mairie de 12 collectivistes : ceux-ci avaient obtenu 9 945 voix. Le 17 mai, par 24 voix sur 35 (10 allèrent à Barrois, une à Edouard Delesalle) Gustave Delory fut élu maire de Lille; parmi les neuf adjoints : Delesalle, Samson, Dupied,  Ghesquière (celui-ci sera élu peu après conseiller général du canton sud-ouest, avec 1 994 voix contre 1 956 à Barrois.

Tiré de "Lille et les Lillois" de Pierre Pierrard

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30 mars 2018 5 30 /03 /mars /2018 15:43

Aux élections municipales de 1904, les socialistes n'eurent plus que 8 conseillers municipaux. En 1908, ils perdirent tous leurs sièges, leurs adversaires s'étant coalisés contre eux au second tour; l'influence des Socialistes restait encore considérable : ils disposaient de 18 977 voix à Lille (20 269 à tous les autres partis). Phénomène semblable aux élections municipales de mai 1912 (17 801 voix socialistes 19 719 voix aux "coalisés" qui emportèrent tous les sièges).

Les Socialistes lillois prirent leur revanche aux élections législatives. En 1893 (élection de Guesde à Roubaix, " la ville sainte du socialisme") et en 1898, ils n'avaient pu renouveler le "miracle" de 1891 (élection de Paul Lafargue). Mais en 1902 Delory était élu dans la 3° circonscription de Lille, en battant de justesse Franchomme; il sera réélu en 1906 contre Gossart (9 424 voix contre 7 960) en 1910 contre Duburcq (10 650 voix contre 8 824), en 1914 contre Charles Delesalle, fils du maire de Lille (11 002 voix contre 10 871); il gardera son siège en 1919 et en 1924.

A la Chambre, Delory interviendra notamment sur l'assistance aux vieillards, aux infirmes et aux incurables; il dépose en 1908 un projet de loi relatif à l'ouverture d'un crédit d'aide aux sans-travail du textile et un autre sur la suppression des économats patronaux; en 1909, il interviendra en faveur des femmes en couches, en 1910 en faveur des cheminots révoqués, en 1914 en faveur des familles nombreuses.

 

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29 mars 2018 4 29 /03 /mars /2018 16:48

Dans son discours d'inauguration, Delory dit n substance que lui et se amis appliqueraient un programme social nécessité par l'état sanitaire peu satisfaisant de la ville et par la paupérisation de la classe ouvrière. De fait, quand on parcourt les épais volumes qui contiennent les délibérations du Conseil municipal de cette époque, on est frappé par la place occupée par les débats consacrés aux problèmes sociaux (bureau de bienfaisance, assistance aux vieillards, crèches, cuisines populaires, chauffoirs publics ...).

Tous les projets de lois socialistes à la Chambre furent appuyés par le Conseil municipal. Delesalle, adjoint aux finances, et Ghesquière, adjoint à l'hygiène, eurent l'occasion de faire, sur la questions sociale à Lille, des exposés remarquables; il ne faut pas oublier le chef du radicalisùme socialiste à Lille, Charles Debierre (1853-1932), fondateur du "Petit Nord" (1905), professeur d'anatomie à la Faculté de médecine de Lille : c'est sur son initiative que fut créée à Lille une école pratique d'industrie, dite de Baggio, parce que le legs de ce lillois décédé en 1894 permit de couvrir les frais de première installation (à Wazemmes (sur le côté du square Ghesquière, coté rue Racine*). Debierre fut aussi le fondateur de l'Université populaire de Lille.

 

*Ce fut ensuite la première Mairie de Wazemmes en 1990 , puis le bureau de Poste de Wazemmes, la première Mairie de Wazemmes, à l'abandon dès fin 1999, après le départ de la mairie de quartier. Ce bâtiment est l'oeuvre de l'architecte Gabriel Pagnerre, qui était installé rue Gounod dans le quartier de Saint-Maurice Pellevoisin, nombre de maisons de ce secteur sont l' oeuvre de cet architecte nordiste.

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