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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 08:06

suite...

 

 

Le soir, du réveillon, la salle était pleine. Il faut dire que le père Fieuw avait fait toute la publicité pour cela. Plusieurs fois, il avait promené dans le quartier son boniment à grands sons de cloche :

 

- « Au soir du réveillon, on jouera la Naissance de l’Enfant Jésus avec toute la troupe !... On commencera par « Geneviève de Brabant », grand drame historique en douze tableaux, suivi du traditionnel : « A l’Comédie pour deux sou-ous !... Au bureau la-la…, au bureau la-la…

 

Dons, la salle était pleine. Le mélo s’était déroulé selon la coutume, avec les applaudissements aux entrées de Siegfried, et les sifflets aux « soucardises* » du traître Golo… Mais on attendait Noël.

 

Durant l’entracte, le public se montra patient ; les gamins ne s’égaillèrent pas trop, bien peu d’hommes sortirent pour aller prendre un verre au coin, et l’on se contenta de quelques gaufres à la « castonnade** » que la fille Fieuw proposait dans les rangs.

 

Enfin, les deux becs de gaz qui éclairaient la salle baissèrent jusqu’à s’éteindre. Après les trois coups traditionnels, le rideau se leva avec solennité sur un décor représentant une grotte dans la forêt ; c’était celui du premier acte de « Lydéric et Phinaert ».

 

A gauche, la Vierge et Joseph étaient agenouillés auprès d’une litière de paille sur laquelle reposait l’enfant. Juste au-dessus, pendait une étoile étincelante. Elle aurait dû me laisser indifférent du fait que j’avais vu le père Fieuw la fabriquer. C’était une étoile en carton recouverte de papier d’étain, enveloppe de chocolat. Mais elle reflétait la lumière avec un tel éclat que j’en fus ébloui autant que les autres spectateurs.

 

Décidément, le père Fieuw avait entouré son évocation de tous les prestiges à sa disposition. Une musique simple, solennelle, monta comme d’un harmonium. En fait, c’était l’accordéon du petit Polyte, bien connu dans le quartier pour ses polkas et ses valses Ici, il jouait le « Noël » d’Holmes, timidement, avec un doigt peut-être ; et pour cela la rengaine prenait un air de cantique.

 

La Vierge se penche joliment sur l’Enfant et l’embrasse d’un geste gracieux. Joseph se dresse, comme surpris par un bruit qui vient de la droite. Ce sont les bergers avec leur houlette ; et pour qu’il n’y, ait pas de doute sur leur attribution, ils bêlent avec tant de conviction que le public se met à rire et à les imiter. Puis c’est le marchand d’oches accompagné de son air bien connu. Il porte un petit cheval en carton pâte qu’il va déposer sur le nid de paille. Suit le marchand de moules avec sa crécelle qu’il fait tourner. « Des moules, quat’ sous l’ pot ! » crie-t-il, et le public de rire et de l’interpeller.

 

Ah ! C’est un joyeux Noël, sans componction, sans compassion. A qui iraient-elles au fond ? C’est un joyeux événement, une joyeuse nuit ! Les spectateurs applaudissent, et singent le cri bien connu « P’tit bos cassé ! » en même temps qu’apparaît le bonhomme Fagot…

 

Et le défilé continue ; tout ce petit monde pittoresque – pour ne pas dire picaresque – suit à la queue-leu-leu, apportant en hommage, qui un bouquet de thym et de laurier, qui une orange, qui un ballon rouge… Il y a même le baraquin avec sa guitare et l’oiseleur avec sa cage.

 

Il a pensé à tout, le père Fieuw ; mais avec sa candeur qui semblerait sacrilège à un autre public que le sien. Heureusement, les gens simples qui sont là s’amusent des bonshommes qu’ils reconnaissent, et auxquels ils se confondent, sans le savoir, dans cette adoration ingénue. Comme les premiers bergers de la crèche ignoraient qu’ils créaient un rituel sacré.

 

à suivre...

 

 

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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 16:37

suite

 

Alphonse avait un petit-fils qui faisait son service militaire à Toulon, dans la Marine. Au tout début de décembre, le pompon rouge vint en permission ; et tout fier, le grand-père le présenta à ma tante. J’étais là, au café de bienvenue.

 

Ca m’est resté à l’esprit ; le jeune homme parla de la Provence, des corridas, de différentes traditions et, notamment, des « santons ». Nous ne savions pas ce que c’était, et le père Fieuw sembla fort intéressé.

 

Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Quelques jours plus tard, il nous fit part d’un projet : faire un Noël à la manière provençale, mais avec des « santons »de taille ! Ses marionnettes !

 

- J’ai tout  ce qu’il faut, le décor et tout. La vierge Marie sera Belle Rose – sa vedette – habillée autrement bien sûr. Le comte Ayumon, ce sera Joseph. Pour les rois mages, j’ai tout un choix : Charlemagne, le roi Arthur, Huon de Bordeaux… Mon Othello fera un Balthazar de première ! Qu’est-ce que vous en dites, les petits ?

 

Il aimait prendre l’avis des enfants et, parmi eux, j’étais le privilégié.

- … Mais il n’y aura pas que les grands rôles. Il y aura aussi mes « catous* » de bamboche**.

Car, dans son projet, cette nativité cette Nativité devait prendre un caractère local, faubourien. C’était la présence du populaire qui l’avait frappé dans les « santons ».

 

- …J’y mettrai le charbonnier, le rémouleur, le marchand de moules, etc… Et, comme dans le midi, ils ont leur « ravi », j’y mettrai le « nonoche ». P’tit François fera çà très bien. Bref, j’aurai tout mon monde : le rempailleur, le baraquin, et pourquoi pas le joueur de marionnettes ! Vous parlez d’une assistance ! Quelle adoration ! Qu’est-ce que vous en pensez ?

            _ Et le petit Jésus ?

            - Cela ne le troubla pas une seconde :

            - Je trouverai bien un binbin*** … Il y en a de si beaux, en cellulo !

Je l’ai dit, l’idée avait germé sous la casquette d’Alphonse eu début de décembre. La quinzaine qui suivit fut consacrée à la réalisation de ce projet. La distribution s’avéra des plus faciles. Tout au plus, dut-il repeindre quelques têtes, e t habiller de façon plus orientale les personnages qui devaient incarner les rois.

 

Avec l’aide de sa fille aînée, Fieuw se fit costumier. Pour saint Antoine, Ganelon et Pitche Flamind qui seraient les bergers, il tailla des houppelandes dans de vieilles toiles à matelas rayées.

Ses comiques de bamboche convenaient parfaitement aux personnages qu’ils allaient devenir : Gros-Nez, le rémouleur, le Noir Pain de curiche, le ramoneur, etc…

            - Bref tout fut prêt à temps.

 

Pour le peu qu’on ait une parcelle d’imagination, il est plus facile d’inventer un épisode fictif que de narrer un fait réel, surtout au travers de ses souvenirs d’enfant ; car la vérité se pare alors d’une lumière faite de naïveté ou d’illusions. Toujours est-il que le spectacle auquel j’ai assisté m’a laissé une impression mystérieuse que le raisonnement n’arrive pas à effacer.

 

 

* catous : poupées - ** bamboche :petit vaudeville comique et moderne, de ce que les personnages populaires n’étaient pas « historiques ». Jacques en était souvent le héros.

 *** :  bébé en celluloïd, ancêtre du plastique.

 

àsuivre

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 11:44

LES MARIONNETTES

Conte de Simons

 

Cet automne, on a beaucoup parlé de marionnettes. Pour moi, la marionnette, c’est un élément de ma jeunesse je crois qu’elle fût à l’origine de mon amour pour le théâtre. En fait, j’ai ressenti ma première émotion dramatique à la « Comédie ». C’est ainsi qu’on appelait le théâtre de marionnettes.

 

Dans la rue du Transvaal  - la guerre des Boers n’était pas loin – qu’on a d’ailleurs toujours appelée la rue de l’église, se situait un hangar qui avait été occupé par un marchand de charbon. J’avais une tante qui habitait au premier étage, juste au-dessus de la porte cochère.

 

Cet été-là – en 1909 ou 10 – un vieux « joueur » de marionnettes vint installer sa comédie dans cette remise désaffectée qui puait la suie et l’écurie.

 

Je crois me souvenir qu’il venait de Wazemmes. Il devait s’appeler Alphonse Fieuw. Je le vois encore avec sa casquette de drap à visière cirée appelée « la lilloise », et sa moustache grise roussie par le tabac.

 

Il transféra son théâtre, son matériel et sa troupe dans une baladeuse, en plusieurs fois bien sûr. Nous étions là, mon cousin et moi, quand il arriva avec son premier chargement. Il nous permit de porter ses poupées. Quelle joie !

 

Elles étaient magnifiques, mais inertes, en bois. Je dis : en bois, à bon escient, car lorsqu’elles sont animées par le montreur – leur « Deus ex machina » - elles se transforment en êtres de chair, de passions ; elles deviennent même de la taille humaine dans le décor à leur échelle.

 

Je doute fort qu’un enfant d’aujourd’hui puisse ressentir l’émotion qui nous saisit à la vue de ces personnages de rêve en action. Il faut s’imaginer que nous n’avions jamais vu de théâtre. Le cinéma n’était alors qu’une attraction mécanique à la recherche de sa mythologie.

La comédie, elle, nous transportait dans un univers à la fois irréel et concret. En effet, nous étions transplantés dans un monde aux couleurs inhabituelles, délesté de pesanteur jusqu’à pouvoir devenir aérien, turbulent de tribulations héroïques, dans des sites aux perspectives cavalières dont la lumière sourdait du sol. Pour nous, c’était plus réel que la vérité, mais capable de commettre des miracles.

 

En octobre, le père Fieuw avait ouvert sa comédie. Il y représentait le répertoire traditionnel de ses prédécesseurs. Le jeudi, les gamins du quartier s’y retrouvaient, tantôt muets d’admiration, tantôt enflammés aux exploits de leu héros à épée. Le samedi et le dimanche, les parents, souvent les grands-parents, les accompagnaient avec un enthousiasme un peu forcé, en manière de scepticisme ironique.

 

L’hiver était arrivé. Le « joueur » devait se bagarrer contre le froid. Il s’assurait la complicité de quatre petits braseros à coke disposés aux coins de la salle. Grâce à ces foyers plutôt symboliques, il arrivait à maintenir son publlic.

 

à suivre...

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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 08:15

Les Etablissements RICHARD

77, Rue Meurein  LILLE

 

Cinquième producteur mondial et premier exportateur, la firme Nissan développe au Japon une gamme de voitures très étendue. En France, la gamme relativement restreinte, s’étoffe peu à peu : après la Cherry, qui fit une entrée remarquée dans le domaine des petites cylindrées, Datsun, lance en 1977 sur le marché français une voiture de début de haut de gamme, la Datsun Bluebird, une 10 CV.

Dans ce créneau original et relativement peu encombré, La Bluebird apporte un luxe et un équipement de grande tenue, pratiquement introuvables ailleurs, au prix qui est le sien : 29.880 F (4.560 €) pour la berline, 33.480 F (5.100 €) pour le coupé (prix hors carte grise).

 

Ce sont ces  modèles, Bluebird qui seront incontestablement les vedettes de l’exposition qu’organisent samedi 12, dimanche 13 et lundi 14 mars 1977, les Etablissements RICHARD, de la rue Meurein à Lille.

Un vedettariat que ces modèles méritent d’ailleurs : une ligne racée, un arrière bien dessiné ne fait pas tronqué, à l’avant, toutefois, la calandre gagnerait à être allégée.

 

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La berline Bluebird 10 CV  présentée 77 rue Meurein

 

 

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 16:01

L'annonce de la Braderie à Wazemmes en 1977

 

La quinzaine commerciale se déroulera du 22 avril au 9 mai, et aura pour thème est « la qualité de la vie » ce qui fait qu’on se déplacera à pied ou en vélo à Wazemmes, durant la durée de cette quinzaine, mais rassurez-vous,  les automobilistes pourront eux aussi d se déplacer sur leurs quatre roues ! Mais bien sur les lots offerts par les commerçants seront évidemment des « vélos ».

 

Mais pour compléter l’éventail des moyens de locomotion d’antan, on envisage aussi la venue à Wazemmes de chevaux. Tout cela, pour satisfaire les promeneurs et clients, consistera en  animations diverses. Il y a bien longtemps  en effet, que l’on n’aura pas entendu le claquement des fers des chevaux sur les pavés des rues de Wazemmes. Peut-être verrons nous les Wazemmois ramasser le crotin pour leur jardins ou leurs jardinières…

 

Il y aura bien d’autres surprises !

 

Cette année, se déroulera le samedi 30 avril, pour ne pas avoir à cohabiter avec le marché.

Déjà la moitié des emplacements est retenue (sept semaines à l’avance), gageons qu’elle sera encore plus grande que jamais…Nous comptons déjà outre les régionaux, des Parisiens, Picards, Orléanais… peut-être des Belges si toutefois l’accès à la frontière peut leur être facilité.

 

Comme vous le savez la braderie est ouverte à tous, donc videz vos greniers, rassemblez vos vêtements inutilisés, fouillez vos placards, vos bibliothèque, sortez vos romans policiers, vos vieilles revues etc. et venez tous à :

 

Wazemmes le 30 avril de 8 h 30 à 17 h, pour la grande braderie

 et foire à la ferraille


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photo publiée par le journal "Nord-Matin

le 23 mars 1977

 

 

 

 

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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 08:11

 

 

Le Collège de Wazemmes

 

 

Il se trouve à la limite des anciens villages de Wazemmes et d’Esquermes sur l’emplacement de l’Hôtel de Montigny (Méry de Montigny ramena le calme lors des émeutes du 3 juillet 1830). Construit au début du 19e siècle, c’était la résidence en ville de la famille Montigny, (des écuries étaient situées en face), Les Montigny possédait également une propriété à la campagne (Fives) à l’époque.

 

Plus tard ce fût l’habitation de la famille DAMBRINE qui exploitait à côté un commerce de vins fins et de vins courants (Caves Centenaires, Le Grenadier).

 

Ensuite il y eut BUT que les Lillois connurent jusqu’en début 2006.

 

Le collège de Wazemmes conçu par le cabinet d’architecture J. Alzua –

G.  Da Silva, bâti par le Conseil Général du Nord, dans les normes «H.Q.E. ».

 

Les anciens bâtiments furent démolis, l’hôtel  Montigny reconstruit à l’identique, abrite l’administration. Les classes, la salle de sport, la cafeteria, sont construits avec des matériaux respectueux de l’environnement : peintures à l’eau, sols sans émissions de gaz toxiques, plafonds en fibres minérales contrôlées, bois provenant de forêts gérées durablement, un maximum de lumière naturelle dans les locaux, des toitures végétalisées pour isoler autant du chaud que du froid. Une cuve de récupération de l’eau de pluie les W.C. et l’arrosage des plantations. Un système de  ventilation (double-flux). La cheminée installée par les négociants en vins pour l’évacuation  des gaz de la chaudière d’abord au charbon, puis au fioul)  a été conservée et réhabilitée.

 

 

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porte de l'hôtel de Montigny  

 

Près de là, dès 1815, se trouvait un établissement d’instruction secondaire installé dans le château de « La Belle Promenade », situé dans le périmètre rue Sarasin, rue d’Haubourdin, rue des Rogations (actuelle rue Paul Lafargue). M. DERODE installe un pensionnat dans le bâtiment principal.

Vers l’année 1834, M. DERODE reçut dans son pensionnat un certain nombre de sourds-muets. Ce fut l’origine d’une école qui fonctionna jusqu’en 1844, (rue de l’Orphelinat, près du Bd de la Moselle)). La municipalité Lilloise  décida d’en confier la gestion aux frères de St Gabriel. C’est ainsi qu’elle fut transférée d’abord à St Maurice puis à RONCHIN.

 

En 1838, M. MERCIER établit un pensionnat sous le vocable de Ste Marie. Il prit sa retraite en 1872, les Petits Frères de Marie lui succédèrent Sous leur direction, Ste Marie prit un nouvel essor. A la fin du XIX° siècle, on songea à l’agrandir, c’était comptait sans la loi  de 1901. Sainte Marie dût fermer ses portes en pleine prospérité.

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 16:22

L’Environnement de l’usine Steverlynck

 

Depuis les temps les plus anciens, la « drève Deschodt » a constitué la limite entre le villages d’Esquermes et celui de Wazemmes, (en continuant vers la rue Paul Lafargue, ex chemin des Processions).

 

C’est en novembre 1844, que les propriétaires de ce chemin l’ont cédé à la commune, à charge de celle-ci du pavage et de l’entretien. La largeur de la rue a été fixée alors à 9 m 50.

C’est à partir de cette époque que l’industrie textile s’est développée dans ce secteur.

Quatre importantes filatures s’y installèrent :

 - Delebart-Mallet : rue des Stations et boulevards Montebello et place Cormontaigne.

    (seul subsiste le bâtiment des bureaux, qui sont devenus le C.A.U.E.  et le Goethe-Institut)

- LOYER : devenue : LOYER, DUFLOS, HOUZE de L’AULNOY,

  (rue des Stations, rue Deschodt et rue Corbet, actuellement résidence Gambetta Leclercq)

- FAUCHEUR : rue des Stations entre la rue Henri Loyer et rue des Frères Vaillant :

  (actuellement résidence de l’Arbonnoise, rivière qui coule en dessous, c’est pourquoi la rue                         d’Antin tourne derrière l’école Thérèse d’Avila).

- SAUVAGE : Rue des Frères Vaillant et la rue d’Antin et la rue des Stations,

   (actuellement résidence de l’Arbonnoise, rivière qui coule en dessous, c’est pourquoi la rue                                   d’Antin tourne derrière l’école Thérèse d’Avila).

 

Ces quatre usines furent démolies dans les années 1956/1966, la première fut Gambetta-Leclercq habitée dès 1957.

 

Une autre usine était implantée à l’arrière de la Savonnerie, côté rue de Brigode : c’était la Glace Pure, une fabrique de glace qui alimentait tous les artisans : bouchers, pâtissiers, cafetiers etc… pour alimenter les chambres froides dans lesquelles un compartiment tapissé d’aluminium, rafraîchissait l’ensemble, les pains de glace étaient livrés au début par des plateaux tirés par des chevaux, avant l’arrivée des camions.

 

Pendant quelques années ce site fut repris par la C.E.G.E. : compagnie des entrepôts et gares frigorifiques, qui continua ensuite son activité dans la zone industrielle de Lesquin.

Sur cet emplacement a été construit en 1990 la résidence des « Terrasses de Brigode ».

A son tour la Savonnerie a laissé la place à 4 petites résidences de 12 à 31 appartements réalisés par le promoteur Kaufman & Broad.

L’architecture se présente comme une association habile du passé et de la modernité : véritable empreinte du passé industriel de Wazemmes.

La cheminée a été conservée ainsi que les arcades en brique rouge des anciens ateliers.

Ce souci de sauvegarde du patrimoine mérite d’être souligné.

 

Lorsque au cours de visite guidée de Wazemmes nous avons l’occasion d’entrer, les visiteurs sont conquis par le calme et les petits espaces verts entre chaque unités et sont tentés de vivre là, au cœur de Wazemmes et malgré tout loin du bruit…

 

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angle des rues Deschodt, Stations, Corbet

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 10:26

 

La production de la Savonnerie

 

A la base, la production concernait uniquement des savons destinés au nettoyage des fibres textiles naturelles : laine, coton et lin, au stade de leur transformation industrielle. Par la suite, une diversification a été mise en œuvre dans le secteur de la lubrification.

En liaison étroite avec ses clients, la Savonnerie Steverlynck a su apporter son concours à de nombreuses industries dans les domaines les plus divers.

 

D’abord et toujours dans celui du textile : ainsi des produits spéciaux de dégraphitage pour le blanchiment des dentelles ont été mis au point avec les teinturiers des fabricants de Calais et Caudry.

 

Une thermoprotection du fil à coudre, à base d’huile de silicone, a du être imaginée pour empêcher l’échauffement des aiguilles chez les confectionneurs. Un produit appliqué par aérosol a été trouvé pour permettre aux confectionneurs d’obtenir sur un pantalon pure laine, un pli permanent ; un autre a été imaginé pour réduire de plus de moitié le temps nécessaire pour teindre un lot de 500 douzaines de paires de bas de nylon.

 

Dans le secteur des Travaux Publics, il s’agissait d’appareillages pour la pose des tuyauteries en ciment de gros calibre, ou par exemple de la fabrication d’un lubrifiant spécial pour faciliter l’introduction dans sa gaine plastique d’un câble sous-marin électrique à haute tension.

 

Autre secteur très original : celui du traitement des bouchons de liège par une émulsion de silicone. Les fabricants espagnols de bouchons de champagne sont devenus des clients très fidèles. Ainsi chaque fois qu’un de ces bouchons saute bien, c’est grâce à la lubrification assurée par les établissements Steverlynck.

 

Dans tous les domaines, chaque fois qu’un problème spécifique de lubrification se pose, des solutions sont apportées par les émulsions. Ainsi, dans la discrétion, depuis 50 ans, la Savonnerie Steverlynck est au service de l’industrie, dans le quartier de Wazemmes, sans que la population ne s’imagine la qualité et la variété de ce qui se produit entre la rue Deschodt et la rue de Brigode.

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 18:04

La Savonnerie Steverlynck à Wazemmes

 

 

 

La savonnerie fondée en 1848, était sans doute le plus ancien établissement industriel encore en activité à Wazemmes en 2004, délocalisée à Gondecourt en 2005.

L’histoire de cette entreprise est à des titres divers, liée à celle de Wazemmes.

 

La savonnerie fondée par Florentin Steverlynck, originaire d’Ingelmunster, petite ville située entre Roulers et Courtrai, en Belgique. Florentin à 28 ans, peu de temps après son mariage, décide de tenter l’aventure de l’immigration et décide de s’installer à Lille. 

 

Il crée le 1er octobre 1818, près de l’avenue du peuple Belge, un commerce de grains et d’huiles, monte un moulin à huile de lin et une manufacture de savon mou et de bleu d’azur pour la blanchisserie.

 

Naturalisé en 1823, ses affaires et sa famille se développent considérablement. Il aura 13 enfants, et c’est à son fils Henri qu’il confie en 1851 la direction de la Savonnerie, crée en 1847.

L’activité fut poursuivie par Gustave, fils d’Henri, qui implanta l’usine rue Deschodt à proximité de du plus grand nombre de ses clients.

 

A leur tour, ses deux fils, Gustave et Gaston s’adaptent au marché en diversifiant la production.

C’est enfin, Rex Baseden, gendre de Gaston, puis Eric son fils Eric qui assurent la direction jusqu’au transfert à Gondecourt.


Après démolition des bâtiments, une résidence a été construite en 2009, « la Savonnerie »  de 83 appartements, répartis en 3 unités, l’une face à la rue Deschodt, une côté rue de Brigode, l’autre au centre avec des cours intérieures, jardins et parkings.

 

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Une salle de l'usine pendant la démolition.

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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 08:05

 

Poubelle :

 

Au XIX° siècle, la salubrité des voies publiques était un réel problème, de nos jours à Wazemmes, c’est toujours un problème récurrent… auquel la solution miracle est toujours à trouver !!!

 

Un certain préfet de l’Isère, frappé par la malpropreté des rues de Grenoble, tenta, mais en vain, d’y remédier. Nommé préfet de la Seine en 1883, il imposera, par une ordonnance du 15 janvier de l’année suivante, l’usage des boites à ordures et leur ramassage quotidien : « Le propriétaire de chaque immeuble devra mettre à la disposition de ses locataires un ou plusieurs récipients communs pour recevoir les résidus de ménage »

 

Le bon sens populaire fera le reste. Comment appeler autrement que « poubelle » ce nouvel ustensile quand ce préfet révolutionnaire se nommait lui-même poubelle !!!

 

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Mouchard :

 

Nous sommes dans la seconde moitié du XVI° siècle, à Paris. Le massacre de la Saint-Barthelémy a déjà eu lieu ; mais la chasse aux huguenots se poursuit encore.

Un certain professeur à la Sorbonne, Antoine de Mouchy, qui enseigne la philosophie et la théologie, va mettre un zèle sans limite à traquer tout ce qui ressemble de près ou de loin à un calviniste.

Pour ce faire, il n’hésite pas à recruter une cohorte d’espions pour exécuter ses basses œuvres. Bientôt, on ne désignera plus ses sbires que du nom de leur patron : les mouchards.

 

 

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