« Ces Mots qui ont un Nom »
Calepin : Ambrogio Calepino, n é à Bergame ver 1440, était un moine de l’ordre de St Augustin. Ce religieux studieux consacra toute sa vie à la rédaction d’un Dictionnaire de la langue latine, publié en Italie en 1502.
Ce livre connut un succès sans précédent. En effet, des traductions en français, en allemand et en anglais virent le jour ; les rééditions se succédèrent. Il faut dire que ce moine, fort érudit, avait réalisé un condensé de toutes les sciences de l’époque.
On se mit donc à consulter le Calepino, comme aujourd’hui on se plonge dans le Larousse ou le Littré. Par extension, on donna le nom de « calepin » à tout recueil d’informations et de renseignements pratiques. A l’usage, le petit carnet indispensable, où l’on note soi-même toutes sortes de choses, fut appelé « calepin »
Sans toujours le savoir, nous honorons quasi quotidiennement la mémoire du savant lexicographe italien de la Renaissance.
Silhouette : C’est en 1709 que naquit à Limoges Etienne de Silhouette. Maître des requêtes, puis chancelier du duc d’Orléans, il devint en 1759, grâce à Madame de Pompadour, contrôleur général des Finances. Silhouette va alors prendre des mesures économiques draconiennes.
Son impopularité est telle que Louis XV le démet de ses fonctions au bout de quelques mois. Silhouette a déclenché la fureur de tous. Ses nombreux ennemis s’acharnent à le ridiculiser : Monsieur de Silhouette est un personnage austère, vivant chichement. On désignera donc de son nom les habits étriqués que portent à la Cour certains nobles, en guise de protestation contre les mesures du contrôleur.
Ces silhouettes, ou esquisses de vêtements, désigneront bientôt des ébauches de dessins croquant le sieur de Silhouette, en référence à sa pingrerie et à son passage rapide aux affaires.
La mode de ces portraits « à la silhouette » était lancée. Le mot entra dans le Dictionnaire de l’Académie française en 1835.
Symbole de pingrerie, tête de rat et ses doigts sont des pinces