Ce fief vicomtier tenu du Châtelain de Lille a 30 sous de relief, s'étendait sur Wazemmes et Esquermes, ainsi que sur Ennetières en Weppes. Il consistait en 14 bonniers 3 quartiers d'héritage, et des rentes de 3 rasières de blé, 31 rasières 3 havots d'avoine, 6 chapons, 12 sols 3 deniers en argent dues sur plusieurs héritages situés à Ennetières. A Wazemmes, ce fief n'avait, d'après le rapport fait en 1500, qu'un manoir de plaisance, près, jardin, eaux, 2 bonniers 8 cents, et des rentes seigneuriales qui se prenaient sur 6 petits héritages.

Dès l'an 1389, Beaufremetz appartenait à Henri d'Antoing, sire de Haverskerque. Il passa ensuite à Jean de Stavèle, puis à Jacquess de Recourt, seigneur de Licques, qui le vendit, vers 1500, à Antoine de Tenremonde, écuyer, Seigneur de Mérignies et de Bachy. Le 5 janvier 1583, il fut acquis par François Muette, bourgeois de Lille, puis, passa par alliance à la famille Imbert.

Ce fief et seigneurie possèdent neuf rasières de bled de rente seigneuriale, chacun an, au jour de la Saint-Remy, item six chapons et deux sols parisis en argent au jour de Noël. Les actes relatifs. à ce fief le placent tantôt sur la paroisse d'Esquermes , au dimage de Wazemmes, tantôt sur la paroisse de Wazemmes. Mais il est fort probable, d'après les limites données plus haut  qu'il faut le placer entièrement sur Wazemmes. En 1372, les Watelins appartenaient à Jacques Le Prévost , seigneur de Capinghem dont une fille épousa  Jean Mallet. En 1496,  le seigneur était Jean de Ligne , seigneur de Hammes à Bierghes-lez- Enghien, qui en servit le rapport au comte de Flandre.  Peu après Jean Ruffault,  cité ci-dessus, se rendit acquéreur de ce fief qu'il transmit à ses descendants. Sa petite-fille, Jeanne Ruffault, épousa, en 1584, Jean de la Croix, écuyer et seigneur de Mairieux près Maubeuge ; leur fille jeanne, devenue dame des Watelins épousa, le 20 févriier 1605, Robert-Antoine-Joseph du Chastel de la Howarderie, dont le petit-fils, Robert-François du Chastel, vendit les Watelins en 1692, à Martin Jacops, seigneur de Vertain et d'Ascq. En 1770, ce fief fut partagé entre Jean Gremet, seigneur de la Haye, Henry Jacops, seigneur d'Aigremont, Jean-Baptiste de Lespaul, seigneur de Fretin, et les religieuses du Saint-Esprit de Lille.

En 1614, à la requête de Robert de Maldeghem, le fief de Grimaretz fut démembré  ; on en éclissa deux fiefs, qui prirent le nom de leurs propriétaires*.

Le premier s'appela le fief Poutrain, du nom de son acquéreur : Crespin Poutrain, bourgeois de Lille. Il fut tenu de la Salle de Lille à dix livres de relief: il comprenait la moitié de 4 bonniers de terre à labour, situés en la paroisse de Wazemmes, près de la Justice, hors la porte des Malades, sur le chemin de l'évêque et sur le chemin  d'Esquermes à Thumesnil, près de la cense d'Avesnes. Le second, dit fief d'Hachin, acquis par Pierre Hachin, contenait le surplus des quatre bonniers, ou plus exactement un bonnier de 14 cents.

Du fief des Grimaretz étaient tenus quatre arrière petits fiefs dont l'un, le Fief du Wault, était situé à Wazemmes. Il s'étendait hors la porte de la Barre et tenait d'un coté au grand chemin qui mène à Lille et de l'autre au chemin de la Bouvaque.  Il consistait en cinq cents de pré et en rentes sur des héritages où s'élevait l'ancienne chapelle de Notre-Dame de Consolation.

Tristan Canart, fils de Lotart, servit le rapport de Grimaretz en 1373 et en 1388 ; son fils Jean le servit en 1397. Un autre rapport fut  encore servi, le 12 avril 1447, par Guillaume de Rabodenghes, au nom de Marie Canart, sa femme, fille de Jean. En 1524, le fief, en partie éclissé (divisé, démembré) fut acquis par Georges de le Vallée, qui le vendit en 1530 à Jean Ruffault, chevalier, seigneur de Neuville. Celui-ci le laissa à sa fille Philippine, qui épousa Guillaume Le Blancq, écuyer,  seigneur de Bailleul-sire-Bertoul. Jeanne Le Blancq, fille de Guillaume , porta ce fief en mariage à messire Charles de Montmorency, seigneur de Neuville-Vitasse, dont la fille, Catherine, le porta à son tour à Robert de Maldeghem, son mari, vers 1605. Cette famille de Maldeghem posséda Grimaretz jusqu'en 1670, date de son achat par Jean Van Daele. Le fief passa par alliance, le 26 janvier 1644, à la famille Taviel puis le 30 avril 1714, également par alliance à la famille Imbert. Michelle-Albertine Imbert épousa Arnould-Hugues-Joseph Van der Cruisse, le 19 novembre 1741. Leur fils Arnould-Philippe-Joseph Borekens, fut le dernier seigneur de Grimaretz ; il mourut à Lille le 11 juin 1825.

L'histoire de ce fief nous fournit un exemple curieux de la ténacité avec laquelle les propriétaires ne laissaient prescrire aucun de leurs  droits . En 1699, un nommé Jean Caillet était locataire du fief des Moulins. Il fut autorisé à faire une prise d'eau pour alimenter un fossé entourant un jardin voisin, à charge de payer annuellement à la dame prieure de l'Hôpital, à titre de reconnaissance, une paire de gants blancs en nature...

Les inondations de la Haute-Deûle au moment du siège de Lille, en 1708, inondations qui durèrent plusieurs années, forcèrent la prieure de l'hôpital Comtesse à transférer à l'extrémité du faubourg de la Barre, à proximité du canal Vauban, les moulins à eau de Wazemmes. Madame la Prieure de Comtesse posa la première pierre du nouveau moulin le 5 août 1710. L'entreprise  était si pressante qu'on y travailla tous les jours, même les dimanches et fêtes ces moulins ont été affermés dimanches et jours de fête, avec l'autorisation du pasteur et des quatre notables de la paroisse de Wazemmes, et tout fut achevé en trois mois. Jusqu'à la Révolution , ces moulins ont été affermés à des particuliers par l'hôpital Comtesse.